1) Généralités 1
Déf : helminthoses intestinales dues à deux nématodes hématophages : Ancylostoma duodenale et Necator americanus
Physiopathologie
– Action irritative des larves lors de la pénétration puis de la migration larvaire ⇒ réaction allergique cutanées puis respiratoires + hyperéosinophilie
– L’érosion et la dilacération des muqueuses duodénale et jéjunales par les vers adultes ⇒ douleurs + saignement
– Les déplacements réguliers des vers adultes ⇒ extension de l’atteinte muqueuse avec amplification de l’anémie (hypochrome, hyposidérémique)
La spoliation sanguine est plus importante avec Ancylostoma duodenale qu’avec Necator americanus.
Épidémiologie
> Répartition géographique
– A. duodenale
. évolue à partir de 22°C de température
. prédomine dans le nord du tropique du cancer (région méditerranéenne, Inde, Chine, Sud-est asiatique, Japon, Amérique du Sud, îles du pacifique, Australie)
. le seul qui est retrouvé en Europe (région méditerranéenne)
. peut être implanté dans certains micro-climats (mines, tunnels, briqueteries) : agent de maladie professionnelle
– N. americanus
. évolue à une température supérieure à 22°C
. prédomine au sud du tropique du cancer (Afrique tropicale, Asie méridionale, Inde, îles du pacifique)
> Transmission
– Transmission transcutanée (pieds +++)
– Rarement transmission par voie buccale lors de l’ingestion d’eau boueuse
Parasitologie
Agent pathogène
> Vers adultes
– les deux espèces
. vers blancs nacrés ou rosés
. mâles : L = 5-9 mm, femelle : L = 9-11 mm
– durée de vie
. A. duodenale : 4-5 ans
. N. americanus : 10 ans environ
> Œufs et larves
– Œufs ellipsoïdes, symétriques à coque lisse et mince
– Dimensions
. A. duodenale : L = 60-70 μm l = 40 μm
. N. americanus : légèrement plus grand (70 μm)
– Contiennent à l’émission 4-8 blastomères qui évoluent en larves rhabditoïdes à doubles renflement œsophagien (L = 300 μm) puis en larves strongyloïdes à œsophage rectiligne (L = 500 μm)
Cycle évolutif (monoxène long)
– L’homme s’infecte par pénétration active de la larve strongyloïde au niveau du pied ++ (quelques rares fois par la bouche lors de la boisson d’eau boueuse)
– Les larves empruntent alors la circulation générale pour atteindre le cœur droit puis traversent les alvéoles pulmonaires, remontent vers le pharynx où elles sont dégluties dans l’œsophage
– Elles deviennent adulte dans le duodénum vers le 40è jour
– Les vers adultes hématophages vivent attachés aux muqueuses duodénales et jéjunales qu’ils font saigner en les abrasant avec leur capsule buccale
– Les femelles pondent dans la lumière intestinale 5000-10000 œufs/jour, lesquels sont éliminés avec les fécès. Ces œufs s’embryonnent en 1-2 jours et libèrent une larve rhabditoïde
– En quelques jours, la larve rhabditoïde subit deux mues et devient une larve strongyloïde infectante
– Cette dernière peut résister plusieurs mois en milieu humide. Les larves enkystés ont un tropisme pour la chaleur, l’humidité et la peau.
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Phase d’invasion : asymptomatique ou dermite d’inoculation Phase de migration : « catarrhe des gourmes » Phase d’état : duodénite + troubles du transit et anémie |
Examen parasitologique des selles coproculture parasitaire |
A ) Clinique
-
Phase d’invasion
– asymptomatique ++
– dermite d’inoculation aux point de contact avec le sol contaminé : apparition après 24 heures d’un érythème maculoprurigineux disparaissant en quelques jours
-
Phase de migration larvaire
– pulmonaire, pharyngée, et laryngo-trachéale
– irritation des voies aériennes supérieures : « catarrhe des gourmes » (sans infiltration pulmonaire radiologique)
-
Phase d’état intestinale
– duodénite
– troubles du transit à type de diarrhée
– anémie d’installation progressive
B ) Paraclinique
Examen parasitologique des selles (EPS) : mise en évidence des œufs 1 mois après l’infection
Coproculture parasitaire : permet de distinguer les deux espèces à partir de la morphologie des larves
C ) Diagnostic différentiel
Pas de données relatives au diagnostic différentiel dans le référentiel.
3) Evolution 1
En zone d’endémie l’anémie longtemps bien supportée participe à chez la femme enceinte et l’enfant à un syndrome anémo-carentiel responsable de troubles du développement.
4) PEC 1
A ) Bilan initial
BILAN |
NFS . anémie microcytaire hyposidérémique : discrète au début, plus importante lorsque la charge parasitaire est élevée ou lorsqu’il s’agit de A. duodenale . hyperleucocytose à prédominance éosinophile : phase d’invasion ++ puis normalisation progressive |
B ) Traitement
– Benzimidazolés (efficacité moindre que dans l’ascaridiose)
. flubendazole (fluvermal ®) comprimé ou suspension à 100 mg : 1 cp matin et soir pendant 3 jours
. albendazole (Zentel ®) comprimé ou suspension : 400 mg en prise unique
– Pamoate de pyrantel (Combantrin ®) 25 mg/kg pendant 3 jours (alternative aux benzimidazolés)
C) Prévention
– Lutte contre le péril fécal (amélioration de l’hygiène et de l’éducation sanitaire)
. élimination des déjections humaines et des eaux usées
. port de chaussures
– Dans les zones tempérées
. dépistage, surveillance et traitement dès l’embauche des travailleurs à risque (mines, tunnels etc.)
. ventilation et traitement des surfaces galeries