Onco – ORL
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 295
Déf : les cancers de l’oropharynx font partie des cancers des VADS. Seules les caractéristiques propres à cette localisation sont développées dans cette fiche.
FdR
– Alcool et tabac +++, et surtout leur association
– Infection à HPV (20-70%) : en particulier cancers amygdaliens
Type anapath
– Carcinomes épidermoïdes ++
– Lymphome non-Hodgkinien dans les amygdales linguales et palatines
– Carcinome glandulaire (rare) : carcinome adénoïde kystique
Clinique | Paraclinique |
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± Lésion précancéreuse blanche (papillomatose orale floride) ou rouge (Queyrat) Odynophagie, dysphagie, otalgie Lésion muqueuse bourgeonnante ou ulcérée avec induration profonde, saignant au contact |
Histologie |
A ) Clinique
- Lésions précancéreuses 1B
> Lésions muqueuses blanches = papillomatose orale floride
Lésion pré-cancéreuse « quasi-obligatoire » !
Terrain : sujets > 60 ans, femmes ; 1 à 3 % des cancers transformés
Description : touffes de villosités ± allongées, blanches ou rosées
Evolution quasi-inéluctable vers un carcinome verruqueux, tumeur extensive et très récidivante touchant fréquemment les gencives
> Lésions muqueuses rouges = érythroplasies de Queyrat
Lésions pré-cancéreuses obligatoires !
Plaques rouges, souvent étendues, restant superficielles, d’aspect velouté à bords irréguliers. L’épithélium atrophique recouvre un réseau vasculaire télangiectasique. Elles sont souvent visibles avant l’apparition d’un cancer du voile du palais.
- Aspects cliniques classiques
Il faut évoquer un cancer devant un lésion persistant > 10-15j, même asymptomatique (diagnostic précoce ++), survenant spontanément ou sur une lésion pré-cancéreuse, toujours à la même localisation.
> Signes d’appel : gêne pharyngée unilatérale à la déglutition, otalgie, dysphagie haute.
> Lésions muqueuses
Tumeur bourgeonnante, ulcérée, avec induration profonde, saignant au contact.
Le diagnostic est plus difficile pour une petite tumeur derrière le pilier antérieur, dans le sillon amygdaloglosse, tumeurs du pôle supérieur de l’amygdale prenant un aspect granité, les formes avec érythème diffus framboisé ou dépoli…
> Dissémination lymphatique régionale : ADP sous-angulo-maxillaire, autres. Souvent polyADP en cas de lymphome
- Formes topographiques 1B
> Base de la langue : sensation d’accrochage alimentaire, puis langue fixée, dysarthrie, otalgie réflexe, stomatorragie, tuméfaction cervicale, ADP sous-digastrique
> Amygdale palatine
– Pseudo-angine unilatérale non-fébrile puis dysphagie, otalgie réflexe ou trismus, ADP
– Lésion bourgeonnante hémorragique ou surtout infiltrante
– Palpation (si les réflexes nauséeux ne l’empêchent pas) : amygdale indurée
> Voile du palais
– Aspect érythémateux (post-érythroplasie de Queyrat) ou verruqueux (post-papillomatose orale floride)
– ADP bilatérale d’emblée
> Paroi pharyngée postérieure
B ) Paraclinique
Histologie systématique
C ) Diagnostics différentiels
Devant une lésion de la base de la langue, il faut éliminer une thyroïde ectopique +++ avant de débuter toute thérapie. 1B
On peut également citer le papillome, l’hyperplasie papillaire et le condylome acuminé de l’oropharynx. 1C
Les cancers de l’oropharynx sont très lymphophiles, en particulier les lymphomes.
Le risque de récidive locale est plus important pour les cancers de la base de la langue. 1A Les amygdales sont un site souvent concernés par les doubles localisations métachrones. 1B
Voir la fiche Cancers des VADS pour le bilan et le traitement. Une fois ce bilan réalisé, on peut établir le stade TNM. Une IRM est systématique dans cette localisation.
TNM | |
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T | T1 : ≤ 2 cm T2 : 2-4 cm T3 : > 4 cm ou envahissement de la face linguale de l’épiglotte T4a : envahissement au moins de : larynx, muscles profonds/extrinsèques de la langue, muscle ptérygoïdien interne, palais dur ou mandibule T4b : envahissement au moins de : muscle ptérygoïdien latéral, apophyses ptérygoïdes, nasopharynx latéral, base du crâne ou artère carotide interne |
N | N1 : ≤ 3 cm, unique, homolatérale N2 : 3-6 cm, homolatérale unique (N2a), multiples (N2b), bilatérales ou controlatérale(s) (N2c) N3 : > 6 cm |
M | M1 : présence de métastases viscérales |