Neuro
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 97
Déf : les céphalées de tension sont des maux de tête que presque tout le monde ressent au moins une fois dans sa vie, d’origine encore mal comprise.
On distingue la céphalée de tension épisodique peu fréquente (< 15 jours / mois) et la céphalée de tension épisodique fréquente ou chronique (≥ 15 jours / mois depuis > 3 mois)
Physiopathologie : douleurs dysfonctionnelles associant
– Facteurs périphériques myogènes : crispation des muscles péricrâniens (stress physique = mauvaise posture, ou psychologique)
– Facteurs neurologiques centraux : dysfonction des systèmes de contrôle de la douleur
Epidémiologie : prévalence = 30-80%, souvent associée à la migraine, sex-ratio = 1
Clinique |
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Interrogatoire Examen clinique strictement normal |
A ) Clinique
- Description de la céphalée
Topographie : bilatérale, antérieure (« en barre ») ou postérieure (avec cervicalgies)
Type : serrement, étau, pression, brûlure, fourmillement, écoulement liquidien, sensation de tête vide
Intensité : faible à modérée, permettant la poursuite des activités
Durée : limites floues, très variable (1h à 7j)
Facteurs aggravants : stress, contrariété, surmenage
Facteurs soulageants : détente, occupation, ± activité physique
- Signes associés
Signes positifs :
– Crispation et sensibilité à la palpation des muscles faciaux ou cervicaux
– chez le patient anxieux : palpitations, nosophobie (crainte d’une tumeur cérébrale)
Signes négatifs :
– Pas de nausée / vomissements (parfois anorexie)
– Pas de phono- / photophobie
- Examen clinique
Normal +++
B ) Paraclinique
Aucun examen n’est généralement nécessaire au diagnostic positif de céphalée de tension.
Des examens peuvent être nécessaires dans le cadre de l’élimination d’une céphalée secondaire (Imagerie cérébrale, bilan sanguin, PL), et sont normaux. Cf fiche OD céphalée (non réalisée ce jour).
– céphalée inhabituelle,
– anomalie clinique,
– débutant après 50 ans
C ) Diagnostic différentiel
Etat névrotique structuré (hypochondrie, hystérie) : céphalée chronique d’allure tensive
Autres causes de céphalée primaire ++ : voir la fiche OD Céphalée (non réalisée)
- Mesures générales
Informer le patient :
– éviter le « Vous n’avez rien, c’est nerveux »
– explication physiopathologie / tension physique
Eviter une prescription excessive d’antalgiques, de psychotropes ou d’examens complémentaires ++
Associer une PEC non-médicamenteuse dans les formes fréquentes ou chroniques : hygiène de vie, physiothérapie, relaxation, TCC
- Traitements (hors AMM)
Forme épisodique peu fréquente
– Paracétamol, aspirine ou AINS sans dépasser 8-10 jours de prise / mois
– Eviter absolument les opiacés !
Forme épisodique fréquente ou chronique
– Amitriptyline ++ (Laroxyl ®) : augmentation progressive jusqu’à la dose maximale tolérée
– Autres : venlafaxine, gabapentine, duloxétine
Remarque : en cas d’abus médicamenteux d’antlagique simple, un sevrage sous amitriptyline est indispensable