1) Généralités 2
Déf : infection due à Haemophilus ducreyi, bactérie responsable d’ulcération génitale.
Épidémiologie
– Forme endémique dans plusieurs pays tropicaux en Afrique noire et en Amérique latine ++ (tend à se raréfier dans ces pays)
– Apparition sporadique au gré des petites épidémies dans les pays occidentaux
– Pathologie plus fréquente chez l’homme
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
---|---|
ulcération génitale | Culture Examen direct PCR |
A ) Clinique
Incubation : 3-7 jours
Signes cliniques
– Asymptomatique parfois
– Lésion génitale : chancre mou
. papule se transformant très rapidement en ulcération (diamètre > 1 cm)
. ulcération non indurée, profonde, sale, purulente et douloureuse
. localisation : fourreau de la verge et scrotum (chez l’homme), vulve (chez la femme) 1lésion plus souvent localisée sur la peau que sur la muqueuse génitale proprement dite..
. lésion unique ± associée à de petites ulcérations satellites de quelques mm de diamètre (même aspect et même caractère douloureux)
– Association (50% des cas) d’un bubon inguinal
. apparition 8-10 jours après le début du chancre
. ADP satellites, unilatérales, très inflammatoires, évoluant spontanément vers une fistulisation à la peau (en un seul pertuis)
– Association parfois (10% des cas) à Treponema pallidum ou Herpes simplex (chancre mixte)
B ) Paraclinique
Prélèvement : berges de l’ulcération cutanée et aspiration du pus issu du bubon
Identification de Haemophilus ducreyi
– culture
. positive dans 60-80% des cas
. difficile en pratique
– examen direct + coloration Gram
. bacilles Gram négatif bipolaires
. regroupés en chaîne de bicyclette ou en banc de poisson
PCR 2Il existe une PCR multiplex combinant la recherche de Haemophilus ducreyi, de Treponema pallidum et d’HSV-2 dans les ulcérations génitales..
C ) Diagnostic différentiel
Autres étiologies d’ulcération génitale.
3) Evolution 2
Chez l’homme, l’évolution se fait vers des complications comme le phimosis et la perte de substance cutanée (ulcère phagédénique).
4) PEC 2
A ) Bilan initial
BILAN |
Rechercher les autres IST – clinique +++ – sérologies VIH, VHB et TPHA/VDRL – culture HSV et recherche d’antigènes |
B ) Traitement
-
Traitement médicamenteux
– Azithromycine 1g per os en prise unique
– ou Ceftriaxone 250 mg IM en une injection (il est indiqué de faire une injection trois jours de suite)
– ou Ciprofloxacine 500 mg x 2/jour per os pendant 3 jours
– ou Erythromycine 2g/jour per os pendant 7 jours
Notes
– Femme enceinte, allaitante et enfants : ceftriaxone et érythromycine
– Echec possible en cas de traitement monodose en cas de co-infection avec le VIH.
– examen et traitement des partenaire sexuels (contact sexuel dans les dix jours avant l’apparition des symptômes) même en l’absence de symptômes (portage asymptomatique)
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Traitement du bubon
– Aspiration du contenu d’un bubon fluctuant à l’aiguille
. répéter l’opération jusqu’à affaissement du bubon
. le malade est mis au repos.
– Toute intervention chirurgicale, avec incision et drainage du bubon, est a priori inutile
C) Suivi
– Il est déterminé en fonction de l’évolution clinique de l’ulcération génitale
– Réexaminer le patient 3-7 jours après le début du traitement
– Traitement efficace : amélioration de l’ulcération dans les trois jours et re-épithélisation dans les 7 jours après début du traitement.
– Plus l’ulcération est large, plus elle prendra du temps pour cicatriser (peut aller jusqu’à 2 semaines)