1) Généralités 2
Déf : les condylomes sont des tumeurs bénignes associées à des papillomavirus humain (PVH) à faible risque oncogène (6 et 11)
Physiopathologie voir fiche infection génitale à HPV
Epidémiologie 1 :
– prévalence en augmentation (pays développés ++)
– sujets de 16-25 ans +++ (prévalence de 5% en dessous de 25 ans)
Mode de transmission
– transmission sexuelle +++
– auto-contamination ou allo-inoculation de verrues digitales possibles
– transmission non sexuelle indirecte (objets de toilette souillés, bain partagé, sauna, jacuzzi)
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
lésions ano-génitaux | – |
A ) Clinique
Condylomes acuminés
– fréquents ++
– classiques « crête de coq »
– masses charnues hérissées de petites verruosités kératosiques de 0,2-1cm (mieux visibles à la loupe 2) ± profuses
– variant de quelques unes à plusieurs dizaines, le plus souvent confluentes 2
Condylomes plans
– macules isolées ou en nappes ou mosaïques
– couleur rosée, parfois difficiles à voir à l’œil nu
– peuvent être mieux visualisées par l’application d’acide acétique (apparaissent sous forme de macules blanches 2)
Siège
– chez la femme : cervical, vulvaire multifocal (vagin, périnée, région péri-anale)
– chez l’homme : face interne du prépuce, sillon ballano-préputial, parfois gland et fourreau de la verge, urètre (méat ++, versant intra-urétral)
– les localisations orales, laryngées ou conjonctivales sont très rares chez l’immunocompétent
Condylomes géants de Buschke-Loewenstein
– Forme rare associée au xPVH 6 et 11
– Aspect tumoral, cliniquement inquiétante, mais tumeur bénigne.
– Pas de potentiel métastatique
B ) Paraclinique
Pas d’examen paraclinique indispensable au diagnostic positif du condylome.
– localisations génitales
. frottis cervical ± colposcopie
– lésions anales : anuscopie
± biopsie (en cas de doute)
C ) Diagnostic différentiel
– Hyperplasie physiologique des papille de la couronne du gland (couronne perlée)
– Papillomatose vestibulaire vulvaire physiologique
– Syphilides secondaires (condylomata lata)
– Lésions dysplasiques
– Kératoses séborrhéiques
3) Evolution 1
L’histoire naturelle des infections génitales est sérotype-dépendante : dans la grande majorité des cas, le virus est éliminé après quelques semaines ou mois. Il persiste sous forme asymptomatique dans 10 % des cas, et aboutit à des lésions génitales dans 1 % des cas (persistance maximale par l’HPV 16 1C).
La grossesse favorise les condylomes, leur traitement se fait idéalement en début de 3e trimestre pour limiter le risque de transmission mère-enfant.
Les condylomes ont un taux de récidive de 30 % après traitement.
4) PEC 3
A ) Bilan initial
bilan |
Bilan d’extension chez la femme : examen gynécologique systématique et frottis cervical chez l’homme et la femme : examen visuel génital et uréthroscopie en cas de lésions visibles sur le méat urinaire |
Dépistage des MST associés sérologies : HIV, TPHA-VDRL, HBV, HCV |
Bilan de gravité sérotypage PVH à la recherche des souches oncogènes (16, 18, …) |
Bilan du/de la/des partenaire (s) |
B ) Traitement 1
Il n’existe pas de traitement spécifique des infections à HPV. L’objectif est la disparition des lésions macroscopiquement visibles ou à potentiel d’évolution carcinologique, le virus peut persister dans l’épiderme sain.
Destruction physique (risque cicatriciel)
– Electrocoagulation sous AL
– Laser CO2 sous AL ou AG, pour des lésions limitées
– Cryothérapie : douloureux
Destruction chimique à la podophyllotoxine
– Auto-application indolore d’une résine naturelle, application 3j consécutifs par semaine jusqu’à guérison
– Caustique, convient mal aux lésions vulvaires ou intra-vaginales
– CI chez la femme enceinte et l’enfant
Destruction immunologique à l’iquimod
– Immunomodulateur d’action pro-inflammatoire locale
– Application 3x par semaine pendant 16 semaines
C) Suivi
– Suivi régulier au long cours pour s’assurer de l’absence de récidive et permettre une destruction plus aisée en simple consultation d’une éventuelle récidive
– Si lésions visibles : consultation mensuelle
– Si absence de lésions visibles : consultations à 3,6 et 12 mois
– Intérêt de l’application d’imiquimod à titre de prévention des récidives
D) Prévention 1
Vaccin tétravalent
– Cible : jeunes filles entre 11-14 ans, en rattrapage entre 15-19 ans révolus
– Début entre 11 et 13 ans révolus : 2 doses espacées de 6 mois
– Début 14 et 19 ans révolus : 3 doses à 0, 2 et 6 mois
Protection des rapports sexuels : n’empêche pas la contamination (peau à peau)
Une réponse à “Condylome”
info à récupérer depuis la fiche https://www.medg.fr/hpv-1/