1) Généralités 1
Déf : inflammation aigüe de la conjonctive de l’œil, à l’origine d’une irritation de la surface, d’origine allergique
Physiopathologie/épidémiologie : on distingue 5 entités
– Conjonctivite allergique saisonnière : apparait à des périodes précises de l’année, lorsque l’allergène est présent (selon saisons)
– Conjonctivite allergique peranuelle : présent tout au long de l’année (allergène sans saisonnalité)
– Kératoconjonctivite vernale ou conjonctivite printanière : forme pédiatrique chronique grave
– Kératoconjonctivite de la dermatite atopique
– Conjonctivite de l’allergie de contact : d’origine médicamenteuse, cosmétique ou professionnel
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Sensation de grains de sable Terrain atopique / allergique |
– |
A ) Clinique
Signes communs des conjonctivites : sensation de grains de sable, de corps étrangers
prurit, brûlure ou cuisson uni-ou bilaterale
Signes particuliers : selon l’entité clinique
Entité clinique | Terrain / période | Particularités clinique |
Conjonctivite saisonnière | selon saison | – prurit intense – chémosis – sécrétion claires – hypertrophie papillaire de la conjonctive tarsale supérieure – œdème palpébral |
Conjonctivite perannuelle | toute l’année | |
Conjonctivite printanière | Garçon prépubaire Aggravation dans les journées chaudes du printemps et d’été |
– signes fonctionnels intenses avec photophobie, blépharospasme et larmoiement invalidant – forme limbique et tarsale * |
Kératoconjonctivite de la dermatite atopique | Jeune homme adulte | – eczéma des paupières – ectroption – Forme limbique et tarsale * |
Kératoconjonctivite de l’allergie de contact | Contact avec allergène (direct, manuporté ou aéroporté) | Peu spécifique |
* Forme limbique : bourrelet rosé périkératique avec infiltrats blanchâtre punctiforme
Forme tarsale (grave) : lésion pavimenteuse de la conjonctive palpébrale supérieure agressant directement la cornée. Sécrétion fibrineuse ou mucinique possible
B ) Paraclinique
Aucun
C ) Diagnostic différentiel
Autres causes de conjonctivite :
– virale
– bactérienne
– sèche
Autres causes d’œil rouge et/ou douloureux
3) Evolution 1
A) Histoire naturelle
Variable selon l’entité
B) Complications
Des complications chroniques peuvent apparaitre selon l’entité
Conjonctivite perannuelle : fibrose conjonctivale
Forme tarsale de la conjonctivite saisonnière : kératite épithéliale voir ulcération / plaque vernale
Forme de la dermatite atopique :
– kératocone par friction des paupières
– infection conjonctivale / cornéenne
– cataracte
– glaucome post-corticoïde
4) PEC
A ) Bilan initial 0
Eventuellement bilan allergo
B ) Traitement 1
Eviction de l’allergène si possible, voir désensibilisation
Traitement symptomatique pour tous
– Lavage conjonctivaux
– Collyre anti-allergique (anti-histaminique). Cromoglicate de sodium en collyre en premier choix 2
– Cétirizine ou loratadine par voie orale si besoin 2
– Parfois corticoïde en cure courte
Mesures spécifiques
– Conjonctivite printanière : corticoïde topique en phase aigüe, cyclosporine topique en traitement de fond
– Dermatite atopique : corticoïde et immunosuppresseurs locaux
3 réponses à “Conjonctivite allergique”
Des questions qui se sont posées avec la rédaction de la fiche
Sur le traitement:
– « corticoïde en cure courte » : en topique ou per os ?
– en cas de rhinite associé et prescription d’anti-histaminique oral, il y a-t-il une indication à ajouter en plus en collyre ?
Il y-t-il des examens paraclinique permettant d’aider au dg positif de la conjonctivite printanière ? Ou bien les formes limbiques et tarsale sont purement clinique ?
La conjonctivite printanière est-elle simplement une forme sévère de la conjonctivite allergique saisonnière ?! Ou pas du tout… ?
Corticothérapie :Instillation de corticoïdes topiques en phase aiguë.
En cas de manifestation générales d’atopie en plus de la conjonctivite allergique,un traitement anti-histaminique par voie générale est mit en route conjointement au traitement de l’allergie oculaire( PEC en concertation avec l’allergologue)
Pas d’examens paracliniques particuliers pour le diagnostic de la conjonctivite printanière.les deux types de présentations:tarsal/limbique sont cliniquement identifiables et peuvent d’ailleurs s’associer.
A la différence de la conjonctivite saisonnière qui se manifeste comme attendu a chaque fois que l’allergène est rencontré par une réponse IgE médiée ,la conjonctivite printanière évolue sur le mode chronique selon un double mécanisme:sensibilité retardée cellulaire +/- IgE médiée avec des périodes d’acutisation en période chaude et ensoleillée.
Donc non,la conjonctivite printanière n’est pas une forme sévère de conjonctivite saisonnière.ce sont des entités différentes.
merci !