1) Généralités 1
Déf : inflammation aigüe de la conjonctive de l’œil, à l’origine d’une irritation de la surface, d’origine virale
Epidémiologie : la conjonctivite virale est très fréquente et très contagieuse (épidémies). Souvent adénovirus.
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
sensation de grains de sable Atteinte bilatérale hyperhémie conjonctivale franche ADP prétragienne douloureuse |
+/- détection Ag viraux sur larme |
A ) Clinique
Signes communs des conjonctivites : sensation de grains de sable, de corps étrangers
prurit, brûlure ou cuisson uni-ou bilaterale
Signes particuliers :
– Une hyperhémie conjonctivale franche souvent accompagnée d’hémorragies.
–Atteinte bilatérale ++
– Sécrétions claires
– Adénopathie prétragienne douloureuse à la palpation (évocatrice +++)
B ) Paraclinique
Si doute, test diagnostique rapide sur larmes (détection des ag viraux)
C ) Diagnostic différentiel
Autres causes de conjonctivite :
– bactérienne
– allergique
– sèche
Autres causes d’œil rouge et/ou douloureux
3) Evolution 1
A) Histoire naturelle
D’abord unilatérales, elles se bilatéralisent
Evolution en générale spontanément favorable en 10-15 jours
B) Complications
Risque d’évolution vers une kératoconjonctivite à adénovirus
4) PEC
A ) Bilan initial 0
aucun
B ) Traitement 1
Traitement symptomatique
– Lavage oculaire au sérum physiologique 3-6 fois/jour
– Instillation d’agents mouillants
–Corticoïdes locaux (réservés aux formes sévères)
8 réponses à “Conjonctivite virale”
Le test par antigène viraux se fait en cabinet ?! Il y a-t-il des indications précises ?
La détection des antigènes viraux sur larmes est parfaitement réalisable au cabinet en quelques étapes faciles avec un resulat en 10 min. Pour cela il faut se munir du kit. l’ADENOPLUS TEST présente une sensibilité de 90% et une spécificité de 96%.
L »intérêt de ce test est de faciliter le diagnostic différentiel en cas de conjonctivite aiguë .En effet,les adénovirus sont reponsables jusqu’à 2/3 des conjonctivite aiguës ,ils sont extrêmement contagieux et peuvent survivre jusqu’à 28 jours sur les surfaces d’objets et allonger la période de contagiosité.c’est pour cela que le diagnostic précoce est important.
diagnostic différentiel, tu entends par là de savoir s’il s’agit bien d’adénovirus et pas un autre ? Ou bien si c’est viral ou bactérien ?
Le test sert à ifentifier les conjonctivites virales à adenovirus ( sérotype 3,4 ,8,11,19) et de ce fait les différencier des conjonctivites bactériennes débutantes .
Un kit de 10 tests coute environ 150 euros, pas sur qu’on réalise ça en pratique courante!
Bonjour,
Je suis interne en ophtalmologie et je regardais par curiosité les protocoles de traitement des conjonctivites en médecine générale car nous voyons beaucoup de patients aux urgences ophtalmologiques avec des conjonctivites virales pour lesquels il est prescrit par le médecin traitant de l’azyter (collyre antibiotique qui donc ne sert à rien sur un virus).
Je suis surpris par le traitement de la conjonctivite virale suggéré par cette fiche :
il n’est pas mentionné l’utilisation de collyre antispetique (alors que c’est le traitement de 1ère intention de la conjonctivite virale avec des lavages abondants 6 – 10 fois par jour)
la prescription de corticoïdes locaux ne devrait se faire à mon sens que si un examen en lampe à fente a été fait, car il est impossible d’éliminer une atteinte herpétique « à l’oeil nu »
En résumé quelque soit la cause de la conjonctivite : lavage au sérum physiologique 6 – 10 fois par jour ++++ et en complément :
si virale : + collyre antiseptique
si allergique : + collyre anti-allergique
si bactérienne (qui en pratique sont je trouve très rares) : + collyre antibiotique
Quelques éléments d’interrogatoire peuvent permettre d’orienter vers une étiologie :
virale : contexte contagion en collectivité, syndrome grippal dans les jours qui ont précédé, rougeur d’un oeil puis 2 à 3 jours après du second +++, parfois adénopathie prétragienne
allergique : 2 yeux en même temps, contexte saisonnier, antécédent de rhume des foins
bactérien : sécrétions très purulentes blanchâtres
Enfin, la présence d’une photophobie doit faire rechercher autre chose qu’une conjonctivite, notamment une uvéite antérieure et nécessite donc un examen en lampe à fente.
Bonjour Bob,
Un grand merci pour ton commentaire et ton expertise.
Concernant l’utilisation du collyre antiseptique, effectivement c’est le traitement prescrit « systématiquement », mais nous n’avons pas trouvé de source montrant son efficacité. Et le COUF ne le mentionne pas. As-tu une source ?
Il y a un rapport sur la surface oculaire publié par la SFO qui est très bien fait. Il précise notamment pour les conjonctivites virales :
« L’instillation répétée de sérum physiologique est une mesure logique et légitime dans toutes les formes d’infection de la surface oculaire, car elle permet de réduire à la fois la charge en particules
infectieuses et la quantité d’effecteurs inflammatoires (cytokines, lymphocytes, polynucléaires) sur l’oeil. De même, le lavage régulier du visage et des paupières permet de limiter l’inflammation péri-oculaire
et la transmission de l’infection par le biais des mains sales. La prescription de collyres antiseptiques peut être envisagée si l’on craint une surinfection bactérienne, très rare toutefois dans le cadre des conjonctivites virales, sauf chez des patients immunodéprimés et/ou en cas de mauvaises conditions sanitaires [4]. »
Les collyres antiseptiques dans les conjonctivites virales ne sont pas utilisés pour une action virucide (qu’il n’ont pas, à part la pivodone iodée mais qui est utilisée uniquement pour les actes chirurgicaux) mais pour prévenir une éventuelle infection bactérienne sans le risque de développer des résistances bactériennes.