1) Généralités 1
Déf : helminthose tissulaire et sous cutanée due à un nématode : Dracunculus medinensis
Physiopathologie
Les migrations ectopiques du ver et la surinfection rétrogrades des orifices de sortie du ver sont à l’origine de la symptomatologie. Lors de la migration, le ver s’arrête parfois sans perforer la peau, meurt et se calcifie sans provoquer de troubles.
La rupture spontanée ou provoquée du ver ⇒ phénomènes réactionnels inflammatoires parfois surinfectés.
Épidémiologie
– 25 cas humains notifiés à l’OMS en 2016 (Éthiopie, Mali, Tchad, Soudan du Sud ++)
– Transmission par ingestion d’une eau contenant les cyclops parasités
Parasitologie
Agent pathogène
– Vers adultes
. mâle : ne dépasse jamais quelques cm de long
. femelle : blanchâtres, peuvent atteindre 50 cm – 1 m sur 2 mm de diamètre
– Larves
. allongées
. 500 μm-750 μm par 15-20 μm
. cuticule striée transversalement
. durée de vie : quelques jours dans l’eau
Hôte intermédiaire
– Petit crustacé de l’ordre des Copépodes, du genre Cyclops.
– Vit en eau douce (mare, puits, étangs, etc.)
– L = 0.5 mm – 3 mm
Hôte définitif :
– Homme +++
– Des cas d’infection du chien ont été répertoriés
Cycle évolutif
– Les femelles matures et fécondées migrent avec un tropisme vers les parties déclives du corps de l’homme
– Elles viennent au contact du derme et entraînent la formation d’une phlyctène qui se rompt laissant en place une ulcération au fond de laquelle se trouve l’extrémité antérieure du ver
– Lorsque cette ulcération entre au contact de l’eau, la tête du ver sort et la paroi utérine se rompt, déversant ainsi des embryons dans l’eau
– Il en est ainsi à chaque contact avec l’eau jusqu’à ce que l’utérus se vide. Ce qui s’en suit est la mort in situ du parasite
– Les embryons sont ingérés par un cyclops et poursuivent leur évolution
– Ils se transforment en 1 mois en larves infectantes qui restent dans la cavité générale du copépode
– Après la contamination, les cyclops sont digérés dans l’estomac et libèrent les larves qui traversent la paroi intestinale
– Débute alors une phase de maturation-migration durant environ 1 an
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Phase d’invasion : asymptomatique – Phlyctène puis ulcération laissant voir l’extrémité antérieure du ver adulte |
– |
A ) Clinique
– Phase d’invasion : asymptomatique
– Visualisation du ver adulte sous la peau puis,
– Réaction localisée : prurit, douleur, urticaire
– Apparition d’une phlyctène avec sensation de brûlure
– Rupture de la bulle au contact de l’eau ⇒ ulcération de 5-10 mm de diamètre (extrémité antérieure du ver visible)
– Localisation
. cheville +++ (90% des cas)
. scrotum
. n’importe quel endroit du corps
B ) Paraclinique
Diagnostic clinique et épidémiologique +++
Mise en évidence des embryons (phlyctène, liquide d’arthrite) : exceptionnelle
C ) Diagnostic différentiel
Pas de données relatives au diagnostic différentiel dans le référentiel
3) Evolution 1
– Complications mécaniques et inflammatoires lors de la migration du ver dans ou à proximité d’une articulation, le scrotum, la plèvre, le péricarde ou le canal rachidien
– Infection bactérienne (porte d’entrée = orifice de sortie du ver) : tétanos par exemple.
4) PEC 1
A ) Traitement
– Extraction traditionnelle et douce du ver en l’enroulant progressivement sur un bâtonnet ou favoriser la sortie spontanée du ver par application d’un pansement occlusif gras sur l’orifice de sortie
– Traitement antibiotique en cas de surinfection
– Prévention antitétanique
B ) Prévention
– Filtration de l’eau de boisson
– Destruction des cyclops par le téméphos (Abate ®)
– Construction de puits protégés, forage et pompe (pour empêcher le contact direct des malades avec l’eau et la dissémination des larves)
– En cas de dracunculose d’un chien (confinement du chien)