1) Généralités 1A
Déf : parasitose digestive due à un parasite protozoaire flagellé intestinal, Giardia intestinalis (anciennement Giardia duodenalis ).
Physiopathologie : Après la contamination par ingestion de kystes (10-100 kystes pour que le parasite entraîne des troubles), ceux ci se transforment en trophozoïtes dans le duodénum.
Les trophozoïtes se multiplient par scissiparité de façon rapide. Grâce à leurs flagelles, ils se déplacent et se fixent sur les entérocytes du duodénum et du jéjunum. La présence massive et prolongée des trophozoïtes donne lieu à une altération des entérocytes, une atrophie villositaire et une destruction de la bordure en brosse.
Ils utilisent les nutriments pour leur métabolisme et captent les acides biliaires favorisant ainsi la malabsorption des graisses et de certaines vitamines liposolubles telles que la vitamine B121attention, il existe une erreur dans le ref. ! La vit. B12 est hydrosoluble. Voir commentaire. Ils sont éliminés sous forme de kystes dans les selles. Un malade peut excréter jusqu’à 108 – 1010 kystes/jour pendant l’épisode diarrhéique. Après guérison, il peut encore excréter des kystes pendant 3-4 semaines.
Épidémiologie
– Mode de transmission
. indirecte par les aliments et/ou l’eau contaminés
. directe par le manuportage et les pratiques sexuelles oro-anales
– Données épidémiologiques
. un des parasites intestinaux les plus courants de l’Homme
. portage asymptomatique ++ (200 millions de personnes porteuses asymptomatiques en Asie, en Afrique et en Amérique Latine)
. Pays en développement (PED) ++ (8-30% pour les PED contre 0,4-7,5% pour les pays développés)
– Données françaises 1B :
. pathologie assez fréquente en France (crèches ++ et collectivités ou HSH),
. fréquente en région tropicale
Parasitologie : Giardia intestinalis est un protozoaire flagellé cosmopolite se présentant sous deux formes :
– une forme végétative ou trophozoïte
. 10-20 μm de longueur, aplatis avec un extrémité antérieur large
. mobiles grâce à 4 paires de flagelles
. morphologie en « cerf-volant » (identification facile au microscope)
. possède 2 noyaux d’aspect identique de part et d’autre de la ligne médiane (partie antérieure)
– une forme kystique (forme de résistance dans le milieu extérieur)
. 8-14 μm, ovale
. possède 4 noyaux (réplication du trophozoïte) et des reliquats flagellaires en forme de « S » allongé
. paroi épaisse et lisse
2) Diagnostic 1A
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Diarrhée chronique non fébrile +/- signes de malabsorption |
EPS PCR |
A ) Clinique
-
Anamnèse
Facteur de risque
– déficits en gammaglobuline (IgA sécrétoires ++)
– l’infection par le VIH n’est pas un facteur de risque
Incubation : 1-3 semaines
-
Forme typique
Signes digestifs
– diarrhée chronique d’intensité modérée (selles malodorantes et décolorées)
– douleurs abdominales épigastriques
– ballonnements post-prandiaux
– nausées, anorexie
– pas de fièvre
Signes de malabsorption
– infestation massive et chronique
– enfants et sujets immunodéprimés 1B
– dénutrition avec des carences vitaminiques 1C, stéatorrhée
-
Forme atypique 1C
– Début brutal
– Selles nombreuses et liquides
– Douleurs épigastriques ++, transfixiantes (d’allure ulcéreuse ou « pancréatitique » parfois)
– ± Fièvre modérée
B ) Paraclinique 1B
Examen parasitologique des selles (EPS) : sensibilité faible, à réaliser 3 fois à quelques jours d’intervalle (augmente la sensibilité) avec acheminement rapide au laboratoire (parasite fragile). Mise en évidence du parasite sous forme kystique (plus rarement sous forme végétative)
PCR : de plus en plus utilisée
Biopsies duodénales
– recherche des parasites sur les villosités 1C
– bilan de malnutrition
Analyse du liquide duodénal : formes végétatives
C ) Diagnostic différentiel
Étiologies de diarrhée persistante apyrétique avec dyspepsie haute :
– étiologies virales et bactériennes (diarrhée moins intenses, fièvre)
– étiologies parasitaires ou fongiques : amoebose, cystoisosporose, cyclosporose (retour d’un voyage en zone tropicale) ; cryptosporidiose ou la microsporidiose (avec ou sans notion de voyage)
3) Evolution 1C
– évolution possible sur un mode subaigu ou chronique (plusieurs mois voire années)
– périodes d’inconfort digestif évoquant des troubles fonctionnels intestinaux
4) PEC 1A
A ) Traitement
– En première intention : nitro-imidazolés
. métronisazole per os pendant 5 jours (250 mg x 3/jour chez l’adulte et 30 mg/kg/jour chez l’enfant) 2retraitement après 15 jours conseillé parfois (surtout en collectivité d’enfants) 1B
. tinidazole ou secnidazole 2g/jour en PU (secnidazole 30 mg/kg/jour chez l’enfant, tinidazole 50-70 mg/kg/jour chez l’enfant)
. une nouvelle cure à J15 est souvent recommandée (collectivité d’enfants +++) 1B
– Seconde intention : Albendazole 400 mg/jour pendant 5 jours
– En cas de giardiose rebelle, recourir à la nitazoxanide en ATUn (autorisation temporaire d’utilisation nominative).
B ) Suivi
EPS à réaliser 1 mois après la fin du traitement
C) Prévention 1C
Hygiène individuelle et collective
– ébullition ou filtration de l’eau de boisson
– lavage des mains
– éviction des aliments crus de sources douteuses 0
2 réponses à “Giardiose”
vous avez ecrit plus haut que la giardia va utiliser les nutriments cellulaire de l’enterocyte et diminue l’absorption de certains vitamines liposolubles tels que vit b12. mais la vitamine b12 est hydrosoluble ! n’est ce pas ?
Bien vu ! La vitamine B12 est effectivement hydrosoluble (source : wiki).
Cette info est reprise du livre de parasito, où il existe donc une erreur. La question est de savoir si l‘erreur porte sur „liposoluble“ ou sur la vitamine.
Pas de notion dans le pilly…