Infectiologie – HGE
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 163
1) Généralités 1A
Déf : infection au virus de l’hépatite C (VHC), responsable d’une hépatite aiguë ± d’une hépatite chronique.
Epidémiologie 1B :
– mode de transmission
. transmission parentérale +++
. transmission sexuelle + (risque majoré en cas de rapportes sexuels traumatiques, VIH+, IST)
. transmission materno-fœtale + (risque majoré si VIH+)
– incidence des nouvelles infections (France) : 9/100 personnes-année si toxico IV et 5/100 personnes-année si homme homosexuel VIH+
– prévalence (France) : 0,84%
– 170M de porteurs chroniques de la maladie
– zones d’endémie (ordre croissant d’impact de la maladie) : Europe occidentale, Amérique du Nord, Europe centrale, Europe de l’Est-pourtour méditerranéen, Afrique – Asie
2) Diagnostic 1A
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Asymptomatique ++ signes aspécifiques |
Sérologie |
A ) Clinique
-
Hépatite aiguë
Incubation : 7 à 8 semaines
Signes fonctionnels
signes aspécifiques : fatigue, nausées, douleurs de l’hypochondre droit, ictère cholestatique (2 à 12 semaines)
-
Hépatite chronique 1B
Le plus souvent asymptomatique, hormis les complications (IHC, HTP). Il peut cependant exister
– asthénie chronique aspécifique 1A
– signes extra-hépatiques dans l’infection au VHC :
. cryoglobulinémie ;
. syndrome sec ;
. hépatite auto-immune ;
. glomérulonéphrite membrano-proliférative ;
. porphyrie cutanée tardive.
B ) Paraclinique 1B
Biologie hépatique : élévation des transaminases prédominant sur les ALAT ± marqueurs de cholestase à la phase aiguë. L’élévation est variable en phase chronique (1,5 à 3,5N > 6 mois voire fluctuante ou absente)
Sérologies
– Apparition des IgG pendant ou après la primo-infection que l’évolution soit chronique ou vers la guérison ;
– PCR ARN : réplication virale aux phases aiguë et chronique. Le génotypage sera utile s’il y a indication à un traitement.
Histologie 1C : intérêt diagnostique limité mais il existe des signes spécifiques = inflammation des canaux biliaires, granulomes épithélioïdes, nodules lymphoïdes dans les espaces porte, stéatose associée.
Virus cytopathogène, passage à la chronicité dans 70-85% des cas. Le risque de survenu des complications est majoré par :
– co-infection VIH ;
– alcool ;
– âge ;
– surpoids ;
– facteurs génétiques.
B) Complications
-
Complications aigüe
Hépatite fulminante : Sd hémorragique + encéphalopathie hépatique, risque maximal à 2 semaines d’ictère. Exceptionnel dans le VHC.
-
Complications chronique
– Cirrhose (10-20 %)
– CHC carcinome hépato-cellulaire (3-5 % / an)
4) PEC 1B
A ) Bilan initial
BILAN |
---|
Bilan de gravité |
Hépatite C isolée
– 1ere intention : test semi-quantitatifs sanguins (FibroTest, FibroMètre, hepascore) ou élastométrie impulsionnelle (Fibroscan)
– 2nde intention : deuxième test non-invasif et/ou PBH
Hépatite C et co-infection VIH : Fibroscan 1ere intention, PBH 2nde intention
B ) Traitement
- Hépatite aiguë
Formes simples
– Repos
– Eviter les substances hépatotoxiques : paracétamol, AINS, alcool
– Bio hebdomadaire tant que la bilirubinémie est élevée : transaminases, bili, TP
Hépatite fulminante discuter indication à une transplantation
Autres mesures : traitement antiviral systématique en milieu spécialisé
- Hépatite chronique 1A
> But : obtention d’une réponse virologique soutenue (ARN du VHC indétectable) 12 semaines après la fin du traitement.
C’est la guérison. Elle est associée à :
– arrêt de l’évolution vers la cirrhose ;
– la régression de la cirrhose lorsqu’elle est présente ;
– guérison des manifestations extra-hépatiques.
> Moyens : antiviraux à action directe
– inhibiteurs de NS5A (ex : lédipasvir, velpatasvir, pibrentasvir) ;
– inhibiteurs de protéase NS3/4A (ex : grazoprévir, voxilaprévir, glécaprévir) ;
– inhibiteurs de NS5B (ex : sofosbuvir)
Principes thérapeutiques :
– ne jamais utilisés les antiviraux seuls mais toujours faire des combinaisons de molécules ;
– exemple de combinaisons : sofosbuvir + velpatasvir = Epclusa ® ; glécaprévir + pibrentasvir = Maviret ® ; grazoprévir + elbasvir = Zepatier®
– traitement de 8 à 12 semaines voire 16 semaines ;
> Indication 1B : tout patient présentant un ARN VHC positif
Note : Ne pas inclure d’interféron et éviter la ribavirine
C ) Prévention
– Rapports sexuels protégés, matériel d’injection à usage unique si toxicomanie IV ;
– vaccination VHA et VHB, grippe et pneumocoque en l’absence d’immunité