Infectieux – Dermato – Oncologie
Fiche réalisée selon le plan MGS
Items ECNi 152 et 299
Déf : infection liée au papillomavirus humain HPV.
La lésion élémentaire est une verrue, qui prend le nom de condylome lorsqu’elle est localisée sur les muqueuses génitales. Les liens avec le cancer du col de l’utérus induisent une PEC très différente, les infections génitales à HPV sont donc traitées dans une fiche séparée.
Physiopathologie : les HPV sont très résistants au froid et à la chaleur, ils ont un tropisme exclusif pour les épithéliums malpighiens. L’infection des kératinocytes survient à l’occasion d’une effraction épithéliale ou d’une macération cutanée, les HPV persistants dans l’organisme sont responsables de proliférations épithéliales, bénignes ou malignes pour certains types.
Epidémiologie
– Prévalence des verrues = 7-10 % en population générale
– Transmission par linge mouillé, auto-contamination par rasage …
– Contexte professionnel pour les verrues des mains à HPV7 (boucher, poissonnier, vétérinaire, abattoirs)
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Verrue | – |
A ) Clinique
> Verrues plantaires
Myrmécie (HPV1) +++ : unique ou non, profonde, douloureuse à la pression, circonscrite par un épais anneau kératosique recouvrant partiellement la région centrale dont la surface kératosique et papillomateuse est piquetée de points noirs (microhémorragies)
Verrues en mosaïque (HPV2) : multiples, non-douloureuses, coalescentes en placard kératosique
> Verrues vulgaires (HPV2)
Description : élevures de 3-4mm, à surface hémisphérique hérissée de saillies villeuses kératosiques ± crevasses. Nombre variable, parfois confluentes.
Siège :
– Face dorsale des mains et des doigts, plus rarement palmaire
– Péri- et sous-unguéale, avec possible altération unguéale
– Autres : visage et cuir chevelu (verrues filiformes péri-orificielles), cou, barbe
> Verrues planes communes (HPV3) : petites papules jaunes ( ou brunes ou charmois) à surface lisse ou finement mamelonnée, de régression spontanée en moins de 2 ans.
B ) Paraclinique 0
± Biopsie cutanée en cas de doute sur un différentiel néoplasique
C ) Diagnostic différentiel
Différentiels des verrues
– Durillon : épaississement cutané lié à un frottement chronique (points d’appui : pieds ++)
– Autres tumeur : mélanome achromique de la plante des pieds ++
– Carcinome in situ dans les verrues péri-unguéales persistantes
A) Histoire naturelle
L’immunodépression (VIH / greffe) rend les infections à HPV plus fréquentes et plus agressives.
Le risque oncogène est possible directement pour les HPV à haut risque (HPV16, 18, 31, 33), ou plus souvent, avec la présence de co-carcinogènes (UV, tabac, immunodépression)
La régression des verrues est le plus souvent spontanée, mais les récidives sont fréquentes (30 % après traitement)
B) Complications
Transformation en carcinome épidermoïde
A ) Bilan
Aucun bilan n’est détaillé dans le CEDEF.
B ) Traitement
Il n’existe pas de traitement spécifique des infections à HPV. L’objectif est la disparition des lésions macroscopiquement visibles à l’aide d’un traitement non-agressif (notamment chez l’enfant où l’éradication n’est pas systématique), le virus peut persister dans l’épiderme sain.
Destruction chimique par kératolytiques
– Décapage superficiel de lésion puis application indolore d’une préparation à base d’acide salicylique
– Nécessite une bonne observance et un traitement prolongé
Destruction physique (risque cicatriciel) : cryothérapie (douloureux), laser CO2 (sous AL)
C ) Prévention
Contre la propagation : application de vernis sur les verrues les jours de piscine / de sport pieds nus, mesures d’hygiène familiale simples
Contre le risque oncogène : photoprotection, auto-dépistage et suivi rapproché, en particulier chez l’immunodéprimé
Une réponse à “Infection cutanée à HPV”
« Sans traitement, la moitié des verrues disparaissent d’elles-mêmes en moins d’un an. Sans douleur ou complication, l’abstention thérapeutique doit être envisagée. » (dermatoclic)