1) Généralités 2
Déf : l’hyperhidrose correspond à une production de sueur dépassant les quantités nécessaires à la thermorégulation. Elle est dite primaire lorsqu’elle est idiopathique.
Physiopathologie : Le mécanisme exact n’est pas connu. Pathologie liée à :
– Une hyperstimulation des glandes sudoripares eccrines en lien avec un dysfonctionnement ou une hyperactivation du système nerveux autonome ;
– Une hypersensibilité de l’hypothalamus à divers stimuli (émotionnels et autres)
Epidémiologie : affection fréquente.
Etiologies : idiopathique
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
---|---|
hypersudation localisée ou généralisée | – |
A ) Clinique
Production de sueur dépassant les quantités nécessaire à la thermorégulation , depuis plus de 6 mois, focale, associée à au moins 4 des critères ci dessous
Critères cliniques d’une hyperhidrose primaire
– Implique essentiellement les aisselles, les paumes, les plantes, ou la région crânio-faciale
– Bilatérale et relativement symétrique
– Episodes au minimum hebdomadaire
– Bilatérale et relativement symétrique
– Pas de sudation nocturne
– Début avant 25 ans
– Anamnèse familiale positive
– Trouble les activités quotidiennes
B ) Paraclinique
Le diagnostic positif est clinique.
C ) Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel se fait avec l’hyperhidrose secondaire.
3) Evolution 2
L’hyperhidrose peut
– Perturber de façon majeure les activités socioprofessionnelles du patient ;
– Diminuer sa qualité de vie.
4) PEC 2
A ) Bilan initial
bilan |
Pour écarter une cause secondaire – Anamnèse par système (recherche de palpitations, de symptômes B, d’une polyurie, etc.) – Relevé des comorbidités et antécédents – Prise médicamenteuse – Anamnèse familiale – Orienter le bilan selon les signes cliniques obtenus. |
Pour évaluer l’hyperhidrose Questionnaires et scores (évaluation de la sévérité et de l’impact sur la qualité de vie du patient) – Hyperhidrosis Disease Severity Score – Hyperhidrosis Impact Questionnaire – Dermatology Life Quality Index (Non spécifique mais très utile en dermatologie) Gravimétrie – Evaluation de la quantité de sueur produite en pesant un papier laissé en contact du site évalué durant 1 min (patient restant au préalable 15 minutes dans des conditions thermiques stables et définies (21°C – 25°C) – Exemple de résultat : hyperhidrose axillaire définie chez les hommes si Poids du papier > 20mg/min ou 100 mg/5 min Test de Minor – Permet de mieux localiser et évaluer l’hyperhidrose – Nettoyer au préalable la peau, puis appliquer une solution iodée (Bétadine par ex), puis de l’amidon de maïs – La sueur devient à leur contact bleue-violette |
B ) Traitement
Moyens thérapeutiques
Traitement topique
Antiperspirants topiques à base de sels d’aluminium
– Proposées en première intention
– Agissent par obstruction des glandes sudorales, voire une atrophie des cellules sécrétrices
– Parfois irritants ; efficacité variable
Traitements topiques à base d’anticholinergique : glycopyrrolate topique 2% par exemple
Produits astringents
– Tanins par exemple
– Ils sont mal supportés (occlusion des pores par dénaturation des protéines de surface)
Ionophorèse
– Consiste à faire passer du courant électrique continu de 15-20 mA au travers de la peau
– Séance de 20 minutes; 3-6 fois par semaine puis espacées à 1-2 fois par semaine (une dizaine de séances est nécessaire pour obtenir une réponse)
– Contre-indications : grossesse, port d’un pacemaker, port de prothèse ou de dispositif intra-utérin métallique
– Effets secondaire : sécheresse cutanée, érythème, éruptions vésiculeuses ou réactions urticariennes
Toxine botulique
– Le traitement consiste à injecter dans le derme moyen 50-100 U de toxine botulique de sérotype A en 30-50 sites espacés de 1,5 – 2 cm (permet de traiter toute la zone)
– Efficacité démontrée dans les hyperhidroses localisées axillaires et palmo-plantaires
– Début d’efficacité après 1 semaine ; 6-12 mois de réduction de la transpiration (augmente en cas de répétition des injections)
– Effets indésirables : hématomes au niveau des sites d’injection, diminution transitoire de la force, paresthésies transitoires
Traitement chirurgical
Sympathectomie (thoracique ou lombaire) par voie endoscopique
– Efficace dans les hyperhidroses primaires localisées
– Effets indésirables : développement d’une hyperhidrose compensatrice (tronc, fesses, aine +++), syndrome de Horner (rare), éjaculations rétrogrades (rare), sécheresse cutanée avec fissures et hyperkératose
Techniques locales
– Suction-curettage (technique plus récente et moins invasive)
– Curetage des glandes sudorales (anesthésie locale, petites incisions, sous-minage de la peau avoisinante, puis éversion pour effectuer le curetage)
Traitement systémique
Anticholinergiques (oxybutine, glycopyrrolate)
– Efficacité prouvée
– Effets secondaires : xérostomie, troubles visuels, mydriase, glaucome, rétention urinaire, constipation
– Contre-indication : antécédents ou facteur prédisposant de rétention urinaire, maladie gastro-intestinale sévère, troubles neuromusculaires, glaucome.
Agoniste alpha-adrénergique (clonidine)
– Moins efficace
– Effet secondaire : hypotension artérielle
Stratégie thérapeutique
Hyperhidrose crânio-faciale
– En 1ère intention : traitements topiques
– En 2e intention : toxine botulique
– En 3e intention : anticholinergiques systémiques
Hyperhidrose axillaire
– En 1ère intention : traitements topiques
– En 2e intention : toxine botulique
– En 3e intention : chirurgie minimalement invasive
Hyperhidrose palmaire et/ou plantaire
– En 1ère intention : traitements topiques
– En 2e intention : toxine botulique
– En 3e intention : Chirurgie (sympathectomie)
Hyperhidrose palmaire et axillaire
– En 1ère intention : traitements topiques
– En 2e intention : toxine botulique
– En 3e intention : Chirurgie (sympathectomie)
Hyperhidrose généralisée : anticholinergiques systémiques