Endoc – Pédiatrie
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 238 et 245
Déf : l’hypoglycémie est définie par
– Une glycémie < 0,60 g/L (3,3 mmol) chez le diabétique
– Une glycémie < 0,50 g/L (2,7 mmol) chez le non-diabétique
– Une glycémie < 0,40 g/L (2,2 mmol) chez le nouveau-né (48 premières heures)
Physiopathologie : facteurs influençant la glycémie
Facteurs hyperglycémiants | Facteurs hypoglycémiants |
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Apports alimentaires Hormones : GH, glucagon, cortisol, catécholamines (accessoirement somatostatine 1B) Résistance périphérique à l’insuline Glycogénolyse et néoglucogénèse |
Hormones : insuline, IGF-1, big-IGF-2 (à concentration pharmaco ou tumorale 1B) Consommation tissulaire en glucose (cerveau et reins ++) |
Lors d’une baisse de glycémie, on observe physiologiquement, dans l’ordre 1B
– Glycémie < 0,65 g/L : sécrétion de glucagon, adrénaline et GH
– Glycémie < 0,60 g/L : cortisol
– Glycémie < 0,55 g/L : premiers symptômes de neuroglucopénie
– Glycémie < 0,35 g/L : troubles cognitifs
Etiologies : cf. fiche OD
Clinique / Paraclinique |
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Triade de Whipple : Signes neuroglucopéniques Glycémie < 0,50 g/l (ou 0,60 g/L chez le diabétique) Correction des symptômes après normalisation de la glycémie |
A ) Clinique 1B
> Triade de Whipple = pilier du diagnostic, constatation simultanée de
– Signes de neuroglucopénie
– Glycémie basse (cf. définition pour les seuils)
– Correction des symptômes lors de la normalisation de la glycémie
L’hypoglycémie se manifeste par 2 syndromes de mécanisme et de valeur sémiologique différents.
> Réaction adrénergique : signes peu spécifiques et inconstants (apparition pour une glycémie < 0,60 g/L 1A)
Anxiété, sensation de chaleur, nausées
Tremblements, sueurs, pâleur
Tachycardie, palpitations
> Signes de neuroglucopénie : signes spécifiques de l’hypoglycémie (apparition pour une glycémie < 0,55 g/L 1A)
Signes initiaux
– Faim brutale
– Fatigue, troubles de la concentration, de l’élocution, du comportement ou signes psychiatriques francs
– Troubles moteurs, hyperactivité, troubles de coordination, tremblements, hémiparésie, paralysie faciale
– Troubles sensitifs, paresthésies d’un membre, paresthésies péribuccales
– Troubles visuels, diplopie
– Convulsions focales ou généralisées
– Confusion
Coma hypoglycémique
– Début brutal, souvent agité avec sueurs profuse, profondeur variable
– Signes d’irritation pyramidale et hypothermie associée
B ) Paraclinique 1A
Une glycémie capillaire doit être réalisée en urgence devant tout signe évocateur d’hypoglycémie, et devant tout trouble neurologique brutal et inexpliqué.
La confirmation diagnostique repose sur la glycémie veineuse
Il existe de fausses croyances concernant l’hypoglycémie du diabétique, freinant l’optimisation de PEC dont ont besoin ces patients : à part dans les cas d’hypoglycémie profonde et prolongée, elle n’est pas mortelle, ne laisse pas de séquelles cérébrales (attention tout de même chez l’enfant, objectifs plus larges), ne déclenche pas directement d’AVC ou d’infarctus du myocarde.
L’hypoglycémie est inévitable chez tout diabétique de type 1 « bien équilibré » (3 à 5 hypoglycémies modérées par semaine).
En revanche, les hypoglycémies graves sont révélatrices d’une fragilité associée à une plus forte mortalité par décès de toutes causes (cardio, onco, cutanée, respiratoire).
> Si trouble de la conscience
Glucagon SC, IM ou IV (inefficace si glycogénose ou hypoglycémie au jeûne long) : 1 mg ou 0,3 mg/kg chez le nouveau-né
Glucose IV toutes les 5-10 min jusqu’à normalisation de la glycémie
– Nouveau-né et nourrisson : G10 % 2 mL/kg (ou 1,5 L/m²/j)
– Enfant : G30 % 10 mL/ 20 kg de poids
– Adolescent et adulte : G30 % 10 à 30 mL
> En l’absence de trouble de la conscience
Bilan sanguin en hypoglycémie (cf. fiche OD)
Glucose PO et/ou IV
– Nouveau-né et nourrisson : G10 % 2 mL / kg
– Enfant : 5g / 20 kg de poids (5g = 1 morceau de sucre = 50 mL de G30 % ou de coca)
– Adolescent et adulte : 15g de sucre
Pour le diagnostic étiologique, voir la fiche OD.
X Fiche non-relue par un tiers, créée le 16 septembre 2018.