1) Généralités 1A
Déf : infection de la couche cornée de l’épiderme, due le plus souvent au Staphylococcus aureus , mais parfois au Streptococcus pyogenes ou à l’association des deux bactéries.
Epidémiologie :
– infection cutanée bactérienne la plus fréquente chez l’enfant (pic d’incidence : 0-10 ans 2) ;
– milieux défavorisés +++ ;
– infection très contagieuse par manuportage (épidémies intra-familiales ou scolaires) ;
Etiologies : Staphylococcus aureus (70%) et Streptococcus pyogenes (30%)
2) Diagnostic 1A
Clinique | Paraclinique |
---|---|
vésico/bulles péri-orificielles, sur peau inflammatoire | ± prélèvement vésicule/bulle ssi échec du traitement |
A ) Clinique
-
Anamnèse
Terrain : enfant +++
-
Examen physique
Forme habituelle
> Vésico-bulle sur peau inflammatoire
– rupture de la lésion laissant en place une érosion suintante, puis croûteuse d’aspect jaunâtre (croûte « mélicérique ») ;
– regroupement en placards polycycliques des lésions ;
– topographie : régions péri-orificielles +++ (péri-buccale ++, péri-anale ou péri-génitale chez le nourrisson) mais aussi toutes les zones de la peau ;
> Pas de fièvre
> ± adénopathie satellite.
Formes cliniques
Pemphigus épidémique des crèches
– Impétigo péri-anal ou péri-génital des nourrisson ;
– étiologie staphylococcique par macération dans les couches.
Impétiginisation 1B :
– surinfection d’une dermatose sous-jacente (eczéma, varicelle, lymphome cutané ) ou de lésions de grattage (gale, pédiculose, …) ;
– chez l’adulte l’impétigo primitif est rare, impétiginisation ++.
Ecthyma
– impétigo creusant nécrotique, origine streptococcique ;
– adultes diabétiques ou éthyliques ++
– au début : épaisse couche noirâtre entourée d’un halo inflammatoire laissant une ulcération profonde dans le derme ;
– cicatrice ++
– topographie : membres inférieurs.
Impétigo bulleux 1B : Staphylocoque productrice d’exfoliatine ;
Note 2 : on parle de formes graves en cas d’ecthyma, lorsque la surface corporelle atteinte par l’impétigo est > 2% de la surface corporelle totale, lorsque l’impétigo a plus de 6 lésions et en cas d’extension rapide des lésions.
B ) Paraclinique
Le prélèvement bactériologique du contenu vésiculaire n’est habituellement pas nécessaire, il est surtout pratiqué en cas d’échec thérapeutique ou à visée épidémiologique.
3) Evolution 1A
A) Histoire naturelle
– Affection bénigne qui pose surtout le problème de la contagiosité ;
– guérit sous traitement sans laisser de cicatrice ;
– les complications sont rares.
B) Complications
Locales (très rares)
– abcès sous-cutané ;
– lymphangites ;
Systémique
– Glomérulonéphrite aiguë post-streptococcique (exceptionnelle, < 300 cas/an en France)
– pas de recherche systématique.
4) PEC
A) Bilan 1B
Chez l’adulte, tout impétigo doit faire suspecter une impétiginisation (rechercher une gale/une cause de prurit)
B) Traitement 2
- Mesures générales
– Soins de toilettes quotidiens ou biquotidiens, avec nettoyage à l’eau et au savon suivi d’un rinçage soigneux ;
– pas d’application d’antiseptiques locaux.
- Antibiothérapie
Impétigo localisé ou peu étendu : antibiothérapie locale par mupirocine : 2 à 3 fois par jour durant 5 jours
Formes graves d’impétigo
– Antibiothérapie orale pendant 7 jours :
. en première intention chez l’adulte : Pristinamycine per os (1g x 3/jour) ou Céfalexine per os (2 à 4 g/jour)
. en première intention chez l’enfant : Amoxycilline/acide clavulanique (80 mg/kg/jour) ou Céfadroxil (100 mg/kg/jour)
. en cas d’allergie à la pénicilline chez l’enfant : Josamycine 50 mg/kg/jour
– applications biquotidiennes de vaseline (après les soins de toilette) ;
– pas d’antibiothérapie locale .
En cas d’impétiginisation : traitement de la dermatose sous-jacente + traitement impétigo
C) Prévention
Éviction de collectivité (si lésions non protégeables par pansement) : 3 jours d’éviction après le début du traitement.