1) Généralités 1
Déf : l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) correspond à une perte de la fonction ovarienne avant l’âge de 40 ans. Il s’agit d’un hypogonadisme hypergonadotrope.
Le terme de ménopause précoce n’est plus employé.
Epidémiologie 2 : pathologie rare de la femme. Elle touche :
– 1-2% des femmes âgées de 40 ans,
– 1/1000 âgées de 30 ans,
– 1/10000 avant l’âge de 20 ans.
Etiologies : Causes multiples
– génétiques : syndrome de Turner, Triple X, délétion du bras court de X, syndrome de l’X fragile.
– auto-immune : maladie d’Addison, Lupus,…
– iatrogènes : chimiothérapie (agents alkylants), radiothérapie pelvienne, kystectomies ovariennes
– idiopathiques
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Anovulation clinique (aménorrhée, oligospanioménorrhée) | FSH > 25 UI/L sur deux prélèvements |
A ) Clinique
Terrain : femme de moins de 40 ans
Signes fonctionnels 2 :
– Aménorrhée primaire, primo-secondaire ou secondaire, ou oligo-spanioménorrhée (évoluant depuis au moins 4 mois )
Il peut également être noté :
– Un impubérisme avec arrêt du développement mammaire ou arrêt de la progression pubertaire
– Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes
– Dyspareunie
– Baisse de la libido
– Troubles du sommeil et de l’humeur
– Infertilité
B ) Paraclinique
Il repose sur le dosage de la FSH.
– FSH > 25 UI/L à deux reprises à au moins 4 semaines d’intervalle
– Le taux d’œstradiol est bas si un dosage est réalisé
C ) Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel se fera avec les autres causes d’aménorrhée secondaire.
3) Evolution
A) Histoire naturelle 1
L’évolution peut être marquée dans 5% des cas par des reprises intermittentes et transitoires de la fonction ovarienne (survenue de grossesse spontanée)
B) Complications 2
L’IOP peut entraîner à long terme :
– une démininéralisation osseuse
– un risque accru de maladies cardiovasculaires
4) PEC 2
A) Traitement
La prise en charge repose sur le traitement hormonal substitutif (THS).
Buts
– Développer puis maintenir le volume des seins
– Favoriser le pic de croissance pubertaire pour les adolescentes impubères
– Protéger la masse osseuse
– Diminuer le risque cardiovasculaire
– Améliorer la fonction sexuelle, la qualité de vie
Modalité et schéma thérapeutiques 1
– Il doit être instauré le plus rapidement possible
– Traitement prolongé jusqu’à l’âge physiologique de la ménopause (bien accepté dans ce contexte)
– Doses d’œstrogènes plus importantes (2mg / jr d’œstradiol per os) que dans le THM
– Idem que THM
Note : Une contraception œstroprogestative peut être proposée si absence de contre indication en guise de THS (femmes désirant se protéger du risque de grossesse non prévue)
B) Suivi
Examen clinique annuel
– Mesure du poids et de la pression artérielle
– Examen gynécologique complet (palpation des seins ++)
C) Prévention
Un traitement préventif existe chez les patientes qui vont recevoir des traitements gonadotoxiques.
– Consultation avec un spécialiste de la fertilité avant le début de la chimiothérapie, de la radiothérapie ou de la chirurgie
– Les patientes éligibles à une technique de préservation de la fertilité sont :
• Femmes atteintes de cancer ou de pathologies autres qui auront des traitement potentiellement toxiques pour les ovaires
• Femmes présentant un risque familial d’IOP
• Autres situations potentiellement à risque d’IOP