Nerf sensitif 0. Il intervient dans l’olfaction.
Ce n’est pas à proprement parlé un nerf cranien (pas de gaine de Schwann) mais une évagination du cerveau.
- Sémiologie
Une atteinte du nerf olfactif retrouve :
– Une diminution (hyposmie) ou une perte (anosmie) de l’odorat
– Rarement une exagération de la perception des odeurs (hyperosmie) 0
– Des hallucinations olfactives 0
– une altération du goût des aliments (seule est préservée la sapidité : perception du sucré, du salé, de l’amer et de l’acide)
- Etiologies
– Altération de la muqueuse nasale (rhinite, etc.)
– Traumatismes crâniens
– Tumeur de l’étage antérieur (méningiome olfactif 0)
– Anosmie congénitale 0
- Exploration
Qualitatif : sujet les yeux fermés, présenter devant chaque narine séparément (en bouchant l’autre) de petits flacons contenant des substances odorantes (lavande, ail, menthe…) ; Eviter les substances irritantes (éther, ammoniac) qui risquent de stimuler d’autres terminaisons nerveuses que celles du nerf olfactif.
Quantitatif : Olfactométrie 0
Nerf sensitif 0. Il intervient dans la vision.
Ce n’est pas à proprement parlé un nerf crânien (pas de gaine de Schwann) mais une évagination du cerveau.
- Sémiologie
Une atteinte du nerf optique retrouve :
– Acuité visuelle : diminution de l’acuité visuelle (amblyopie), absence de toute perception lumineuse (amaurose) ; trouble de la perception de couleurs (dyschromatopsie)
– Champ visuelle : perte de la vision dans un hémichamp ( hémianopsie) ; lacunes affectant le champ visuel central (scotomes)
- Etiologies : 0
– Causes infectieuses, tumorales, traumatiques, iatrogènes.
- Exploration :
– acuité visuelle : Echelle de Monnoyer (vision de loin); Echelle de Parinaud (vision de près)
– champ visuel : On l’étudie au lit du malade grâce aux doigts de l’examinateur ou à des boules. Cet examen peut être complété par une étude campimétrique grâce à l’utilisation de différents appareils (appareil de Goldman) 0
3) Les nerfs oculomoteurs (III, IV et VI) 1
Ils sont tous les trois des nerfs moteurs. Innervent les muscles de l’œil.
- Sémiologie
Une atteinte de ces nerfs est à l’origine de paralysies oculomotrices (ou ophtalmoplégies). On distingue :
– Ophtalmoplégie nucléaires (atteinte des noyaux oculomoteurs) ou tronculaires (atteinte du tronc nerveux)
– Ophtalmoplégie supra-nucléaires (atteinte des centres de commande oculomotrice)
– Ophtalmoplégie internucléaires (atteinte du faisceau longitudinal médian)
Atteintes nucléaires et tronculaires :
⇒ L’atteinte du noyau ou du tronc du III :
– un strabisme externe (déviation du globe oculaire en abduction);
– Une impossibilité ou limitation des mouvements oculaires en adduction, en haut et en bas;
– Un ptosis (chute de la paupière supérieure)
– Une mydriase (dilatation de la pupille : le III comporte un contingent végétatif, parasympathique), qui peut être réactive à la lumière, ou aréactive
⇒ L’atteinte du noyau ou du tronc du VI :
– Un strabisme interne (déviation de l’œil en adduction)
– Impossibilité ou limitation des mouvements oculaires en abduction
⇒ L’atteinte du noyau ou du tronc du IV :
– limitation des mouvements oculaires vers le bas lorsque l’œil est en adduction
– +/- inclinaison compensatoire de la tête vers l’épaule du côté sain, parfois douloureuse : « torticolis oculaire »)
Atteintes supra-nucléaires :
– Les paralysies de la latéralité
– Les paralysies de la verticalité (Syndrome de Parinaud)
Atteintes internucléaires :
– Déconjugaison des yeux dans le regard latéral : l’œil en abduction est animé d’un nystagmus, tandis que l’autre œil ne passe pas la ligne médiane (atteinte du faisceau longitudinal médian)
– les globes oculaires peuvent converger (témoigne de l’intégrité du noyau du III)
- Exploration
– Examen clinique minutieux 0
– Test de LANCASTER
Nerf moteur et sensitif. C’est le nerf de la sensibilité de la face et de la mastication.
- Sémiologie
Une atteinte de ce nerf retrouve :
– Des douleurs ++ (névralgie du trijumeau ou névralgie faciale) :
. fulgurante, d’une intensité atroce survenant en salve de quelques secondes par décharge électrique
. déclenchée par la parole, la mastication, le brossage des dents ou le simple contact par effleurement d’une zone gâchette (le sourcil pour le V-l, le pli naso-génien pour le V-2, le menton pour le V-3)
– Des paresthésies, une hypoesthésie ou une anesthésie
– Une bouche oblique ovalaire (déficit de la contraction massétérine et de la diduction)
- Exploration :
– Exploration de la sensibilité en faisant reconnaître au patient les yeux fermés, la nature de l’objet doux ou piquant qui le touche ( Toucher le haut du sourcil, la joue, la mandibule avec l’objet)
– Exploration de la motricité en appréciant le tonus de masséter à la contraction de celui-ci.
Le nerfs facial proprement dit est un nerf moteur. Il est accompagné par un nerf sensitivo-sensoriel, le nerf intermédiaire de Wrisberg (VII bis).
- Sémiologie
Un déficit du nerf facial retrouve :
La paralysie faciale périphérique :
– asymétrie de la face au repos ( côté atteint : effacement des rides du front ; élargissement de la fente palpébrale ; effacement du pli naso-génien ; chute de la commissure labiale.) Mais parfois paralysie bilatérale
– lors des mouvements volontaires : Occlusion incomplète de l’œil avec le signe de Charles Bell ; le signe des cils de Souques ; la bouche attirée vers le côté sain lorsque ouverte ; la langue tirée dévie vers le côté paralysé ; le patient ne peut ni souffler ni siffler ; dysarthrie avec écoulement salivaire
Hémispasme facial après régression de la paralysie ou parfois en dehors de toute paralysie ( blépharospasme et mouvements d’attraction de la commissure des lèvres)
- Etiologies 0
– Lésions vasculaires, tumorales, infectieuses
– Traumatismes
– Maladies générales : sarcoïdose, sclérose en plaque, polyradiculonévrite aiguë, périartérite noueuse
- Exploration
Examen clinique minutieux 0
6) Le nerf cochléovestibulaire (VIII) 1
Nerf sensitif. Il intervient dans l’audition et l’équilibre.
- Sémiologie
Une atteinte du nerf cochléaire retrouve :
– Une surdité ou hypoacousie, dite de perception (par opposition à la surdité de transmission, par atteinte de l’oreille moyenne)
– Des acouphènes
Une atteinte du nerf vestibulaire retrouve :
– Un vertige accompagné nausées et vomissements
– Des troubles de l’équilibre ( signe de Romberg labyrinthe, parfois station debout impossible)
– Des troubles de la marche (démarche ébrieuse, marche aveugle »en étoile » ; parfois marche impossible )
– Un nystagmus
- Etiologies 0
– Lésions tumorales, infectieuses, vasculaires
– Traumatismes
- Exploration
– Audiogramme et potentiels évoqués auditifs
– Epreuve de marche et de station debout
7) Les nerfs glossopharyngien (IX), vague (X) et spinal (XI) 1
Mixtes, nerfs de la déglutition et de la phonation (Nerf spinal purement moteur). Le nerf vague intervient dans la régulation des fonctions cardiaques, digestives, et endocriniennes. 0
- Sémiologie
Signes communs :
– troubles de la déglutition
– troubles de la phonation : voix nasonnée
– signe du rideau : déplacement vers le haut et le côté sain de la paroi postérieure du pharynx lorsque le patient prononce la lettre « A »
– abolition du réflexe du voile
Un atteinte isolée du nerf :
– IX retrouve : douleur unilatérale paroxystique de la loge amygdalienne provoquée par les mouvements de déglutition.
– X retrouve une voix bitonale; Irritation digestive; troubles de la cardiomodération.
– XI retrouve : faiblesse de la rotation de la tête vers le côté sain (mieux appréciée lors du mouvement contrarié) et faiblesse de l’élévation de l’épaule.
- Etiologies 0
– Atteintes du trou déchiré postérieur ++
- Exploration
– Examen clinique minutieux 0
C’est le nerf moteur de la langue.
- Sémiologie
Une atteinte de ce nerf retrouve :
– une déviation de la langue vers le côté paralysé, lors de la protraction , vers le côté sain quand elle est dans la bouche.
– une amyotrophie de l’hémi langue et des fasciculations en cas d’atteintes sévères.
- Etiologies 0
– atteintes du bulbe
– atteintes de la base du crâne
- Exploration 0
Examen clinique minutieux.
N° | Nom | Nature | Rôle |
---|---|---|---|
I | Nerf Olfactif | Sensitif | Perception des odeurs |
II | Nerf optique | Sensitif | Vision |
III | Nerf oculomoteur commun | Moteur | Innerve le releveur de la paupière supérieure, les muscles oculomoteurs sauf le droit externe et le grand oblique, le constricteur de l’iris et la partie annulaire du muscle ciliaire |
IV | Nerf trochléaire | Moteur | Innervation du grand oblique |
V | Nerf trijumeau | Mixte | Sensibilité de la face et mastication |
VI | Nerf abducens | Moteur | Innervation du muscle droit externe |
VII | Nerf facial | Moteur ( le VII bis est mixte) | Motricité faciale |
VIII | Nerf cochléovestibulaire | Sensitif | Audition et Equilibre |
IX | Nerf glossopharyngien | Mixte | Déglutition et phonation |
X | Nerf vague | Mixte | Cardiomodérateur; hypotenseur; régulation de l’activité de certaines glandes (digestives, thyroïde, pancréas, surrénale) ; Déglutition et phonation |
XI | Nerf spinal | Moteur | Déglutition et phonation |
XII | Nerf hypoglosse | Moteur | Fonction motrice de la langue |
Une réponse à “Les nerfs crâniens”
Pour le VII, il est important d‘ajouter les rameaux sensitifs. Zone de Ramsay-Hunt (tympan, paroi postérieure du conduit auditif externe et conque du pavillon de l’oreille) et sensibilité gustative des 2/3 antérieurs de la langue