Orthopédie
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 357
1) Généralités 1A
Déf : Perte de contact entre la tête humérale qui passe en avant de la glène scapulaire
Rappel anatomique : voir la fiche « anatomie de l’épaule«
Epidémiologie : très fréquentes, 95% des cas de luxations gléno-humérales et 11% des cas de traumatismes de l’épaule
Classification : selon la position de la tête humérale par rapport à l’apophyse coracoïde. Elles peuvent donc être extra, sous ou intra-coracoïdiennes.
Etiologie 0
– Accident sportif : ski +++, football, rugby, etc
– ± Accident de travail ou Accident de la voie publique
Mécanisme
– Indirect : chute sur le coude le membre en rétropulsion rotation externe
– Direct (rare) : chute sur le moignon de l’épaule avec impact postéro-externe
2) Diagnostic 1A
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Douleur ; Attitude antalgique ; Impotence fonctionnelle | Radiographie de l’épaule |
A ) Clinique
-
Anamnèse
Terrain
– Sujet jeune, notion d’activité sportive
– Terrain d’hyperlaxité constitutionnelle
Signes fonctionnels : Douleurs +++
-
Examen physique
Signes cliniques
– Le patient soutient le membre lésé avec le membre sain (attitude du traumatisé du membre supérieur)
– Membre en position de légère abduction rotation externe
– Coup de hache externe
– Signe de l’épaulette (saillie de l’acromion)
– Saillie de la tête humérale en avant dans le sillon delto-pectoral
– Elargissement antéro-postérieur de l’épaule de profil
– Signe de BERGER (irréductibilité de l’abduction rotation externe)
– Pas de testing de mobilité active (douleur++)
B ) Paraclinique
Radiographie de l’épaule face et profil de LAMY ± incidence de GARTH : permet de voir la lésion et de la classer (La Rx doit être réalisée avant toute tentative de réduction +++)
3) Evolution 1A
A) Histoire naturelle
En l’absence de prise en charge l’évolution naturelle se fait vers des complications précoces.
B) Complications
-
Complications aigüe
– Complications neurologiques après 40 ans : atteinte du nerf axillaire +++, du nerf radial ++ voire du plexus complet.
– Vasculaires : abolition des pouls périphériques (c’est une urgence !!)
-
Complications tardives
Lorsque la surveillance n’est pas faite après PEC, les complications tardives peuvent survenir :
– Sujet jeune : Récidives +++
– Sujet d’âge mûr : déficit neurologique, rupture de coiffe +++, capsulite rétractile, complications osseuses 1B (encoche humérale de Malgaigne, éculement ou fracture du bord antéro-inférieur de la glène, fracture du tubercule majeur)
– Sujet âgé : Impotence sévère (souvent rupture préalable de la coiffe des rotateurs)
4) PEC 1A
A ) Traitement
Réduction urgente et en douceur +++
– Le plus souvent sous sédation simple (palier 3 + NO 1B) : Manœuvre de MILCH ou Manœuvre de KOCHER
– En cas de luxation intra-coracoïdienne, de fracture associée (trait en regard
du col huméral ++, fracture du trochiter), d’irréductibilité ou de complications : Réduction sous anesthésie générale
– De façon exceptionnelle : réduction à ciel ouvert en cas de fracture associée ou d’irréductibilité par incarcération (capsulaire ou bicipitale)
– Après la réduction une réévaluation clinique est nécessaire (atteintes neurologique et vasculaire ++, lésions osseuses associées) ainsi qu’une vérification de la réduction par radiographie (incidences de face, profil de LAMY et incidence de GARTH)
Le membre est immobilisé coude au corps (type DUJARRIER)
– immobilisation de 3 semaines classiquement
– La durée d’immobilisation est plus longue (6 semaines) chez le sujet très jeune à haut risque de récidive
– A cause du risque de raideur la durée d’immobilisation est plus courte chez le sujet âgé.
Manœuvre de MILCH : bras amené en rotation externe et abduction
progressivement jusque 150° puis la tête humérale est repoussée et le bras
est ramené en rotation médiale coude au corps
Manœuvre de KOCHER : le bras est placé en adduction puis rotation latérale
B ) Suivi
– Sujet jeune : Rééducation pour renforcement des rotateurs internes et reprogrammation proprioceptive. Eviction des sports à risque
– Sujet d’âge mûr : Suivi en consultation, intensification de la rééducation, arthroscanner de la coiffe, EMG du nerf axillaire
Une réponse à “Luxation antérieure aiguë de l’articulation gléno-humérale”
Du coup il faut faire 1 radio avant + 1 radio après ?!? Pas pratique… c‘est une PEC aux urgences systématique alors ? Cela arrive fréquemment dans les match (hand, rugby…)
Même pour les récidives (parfois assez fréquente chez les sujets jeunes) ?