1) Généralités 2
Déf : la maladie de Nicolas-Favre ou lymphogranulome vénérien ou lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est une infection due au sérovar L1, L2 ou L3 de Chlamydia trachomatis (point de départ génital mais tropisme loco-régional)
Épidémiologie
– pathologie ré-émergente depuis années 2000
– population : homosexuels +++ , association à VIH ++ (70% des HSH contaminés)
– petites épidémies observées dans des grandes villes ++ : Pays-bas, France, Royaume-Uni, Allemagne, Canada, etc.
– forme endémique de la maladie dans plusieurs pays tropicaux en : Afrique, Inde, Asie du Sud-est, Papouasie, Nouvelle Guinée et dans certaines îles des Caraïbes (proportion des ulcérations génitales attribuables au LGV dans ces pays : 1-10%)
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
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Lésions primaire, secondaire et tertiaire rectite (HSH) ++ |
PCR Prélèvement du pus ganglionnaire + examen bactério |
A ) Clinique
Trois stades d’évolution
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stade primaire
– Incubation : 3-30 jours
– Passe le plus souvent inaperçue
– Papule/pustule/érosion génitale indolore
. localisation génitale +++ : gland, vagin, lèvre, col de l’utérus éventuellement
. localisations orales possibles
– Chez HSH : ano-rectites aiguës (ténesme, douleurs rectales, constipation et écoulement muco-purulent)
-
Stade secondaire
– Apparition 10-30 jours après la lésion génitale
– Lymphadénopathie ou bubon
. inguinale et/ou fémorale
. unilatérale dans 2/3 des cas
– Fistulisation spontanée à la peau du bubon en plusieurs pertuis en forme d’arrosoir
– Signe de la poulie de Greeblatt (15-20% des cas, Pathognomonique 1retrouvé aussi dans le chancre mou. : les ganglions inguinaux et fémoraux atteints simultanément sont séparés en deux par le ligament de Poupart.
-
Stade tertiaire2Ce stade ne suit pas forcément le stade de bubon. Evolution décrite chez les femmes (l’atteinte préférentielle, passant inaperçue, des ganglions lymphatiques rétropéritonéaux (plutôt que des ganglions inguinaux) et de la proximité du rectum et du vagin) et chez les homosexuels..
– Syndrome génito-ano-rectal
– Chez la femme : esthiomène (prolifération granulomateuse chronique et défigurante de la vulve)
– Lymphœdème de la région génitale, élanphantiasis génital, rectite, colite (pouvant simuler la maladie de Crohn avec fistule et rétrécissement)
B ) Paraclinique
Prélèvement : du pus ganglionnaire (ponction ganglionnaire, écouvillonnage de l’ulcération génitale) ou biopsie rectale
Identification de Chlamydia trachomatis par culture cellulaire ou amplification génique
PCR
– méthode de référence
– génotypage de Chlamydia trachomatis : sérovar L
Sérologie
– argument supplémentaire
– séroconversion ou augmentation significative du titre des anticorps à 15 jours d’intervalle (taux très élevé)
C ) Diagnostic différentiel 0
Autres IST
3) Evolution 2
Évolution spontanément favorable (en huit semaines environ) possible. Risque de rechutes.
4) PEC 2
A ) Bilan initial
BILAN |
Recherche des autres infections sexuellement transmissibles (herpès, syphilis, VIH, etc.) – clinique +++ – sérologies VIH, VHB, TPHA/VDRL |
B ) Traitement
– Doxycycline 100 mg x 2/jour (ou 200mg/jour en une prise) per os pendant 21 jours
– Erythromycine 500 mg x 4/jour per os pendant 21 jours (seule alternative chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant)
– Mesure non médicamenteuse
. ponctions itératives du bubon jusqu’à affaissement (incision et drainage de l’abcès contre-indiqués)
. examen, dépistage et traitement des partenaires sexuels ayant eu un contact à risque dans les trente jours qui ont précédé l’apparition des symptômes
C) Suivi
Suivi clinique jusqu’à la guérison (qui peut prendre entre trois et six semaines).