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Molluscum contagiosum

Fiche MGS
Une Fiche MedG Maladie et Grand Syndrome
X Fiche non-relue par un tiers, créée le 06/09/22.

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Sources utilisées dans cette fiche
MG : Informations issues d’une autre fiche MedG, traitant spécifiquement du sujet
0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
2 : Molluscum contagiosum (Fiche de synthèse – Thérapeutique dermatologique, 2013)
3 : MST mineures (ectoparasitoses externes, molluscums contagiosums) (RBP – SFD, 2016)
4 : Molluscum contagiosum (Fiche de synthèse – Dermatoclic, 2017)
5 : van der Wouden et al. « Les traitements contre le molluscum contagiosum, une infection virale de la peau courante chez les enfants » (Cochrane, 2017)

1) Généralités 2

Déf :  infections virales de la peau dues au molluscum contagiosum virus (MCV), virus à ADN double hélice de la famille des Poxviridae.

Physiopathologie : Amas localisés d’épiderme hypertrophique et hyperplasique s’étendant au derme sous-jacent et se projetant en surface sous forme de papules.


Epidémiologie 
Mode de transmission
 – Transmission direct
 . contact direct avec la peau infectée  (rapport sexuels par ex)
 . contact direct avec des vecteurs passifs contaminés (sous-vêtements, serviettes, linge de toilette, rasoirs, électrolyse, matériel de tatouage, etc.)
 – Autocontamination
 – Transmission verticale mère-enfant 
 .  in utero ou par contact avec la filière vaginale infectée

Données épidémiologiques
 . incidence annuelle : 1,8 – 10,9 % chez les enfants de moins de 10 ans en Nouvelle-Guinée
 . incidence pays développés > pays en voie de développement (promiscuité des maisons, habitudes vestimentaires, fréquentation de piscines des enfants plus âgés)

Virologie 
– Poxvirus pathogène pour l’homme le plus fréquent (après éradication du VAR : virus de la variole)
– Le MCV ne pousse par sur les cultures cellulaires, ni chez les animaux infectés (il a été quand même été décrit une réplication du virus dans la peau humaine greffée sur des souris immunodéficientes)
– Deux sous-types génétique initialement décrits suivant le mode de restriction de l’ADN
 . MCV-1 : retrouvés chez les enfants ++
 . MCV-2 : isolés dans les lésions génitales et chez les patients immunodéprimés ++ 
– Quatre génotypes identifiés actuellement : MCV-1, MCV-2, MCV-3, MCV-4 

2) Diagnostic 2

Clinique Paraclinique
Papules/nodules caractéristiques ± Biopsie + examen histopathologiques ou cytologiques
Dermatoscopie

A ) Clinique

  • Anamnèse

Terrain 
– Enfant ++
– Adultes sexuellement actifs
– Patients immunodéprimés (VIH)

  • Examen physique

Incubation : 14-50 jours

Description de la lésion 
– Papules (1-5 mm de diamètre) ou nodules (6-10 mm de diamètre)
 . nacrés, couleur chair, fermes et ombiliqués
 . uniques ou multiples (< 30 de façon typique) 
– Siège (peau +++)
 . de façon classique : face, membres, région ano-génitale 
 . chez l’enfant : lésions diffuses affectant la face, le tronc, les membres et les organes génitaux 
 . chez les adultes jeunes : lésions génitales ++, lésions buccales et péribuccales (patients immunodéprimés ++)
 – Cas du patient infecté par le VIH-1
 . lésions persistantes et atypiques (différences morphologiques et de croissance) : papules verruqueuses, lésions géantes (diamètre > 1 cm), amas de centaines de petites lésions
 . lésions disséminées sur la tête et le cou +++

B ) Paraclinique

Le diagnostic est essentiellement clinique. Il peut toutefois être difficile (variabilité de la distribution et de l’aspect des lésions)

Examens histopathologiques et cytologiques 
– Augmentation de la vitesse de division des cellules de la couche basale de la peau
– Présence de corps d’inclusion cytoplasmique au niveau des cellules de la couche de Malpighi, lesquels résultent de la réplication du virus, qui se développe au fur et à mesure de la migration de la cellule infectée à travers la couche granuleuse jusqu’à la surface de la peau
– Les molluscum sont piégés dans la couche cornée par un réseau fibreux. Dissolution du centre de la lésion ⇒ apparition d’un noyau central composé de virus ++

Dermatoscopie 
– technique non invasive 
– diagnostic des formes atypiques de MC ; adultes ++
– structures amorphes polyglobulaires, à centre de couleur jaune (molluscum ou corps de Henderson-Paterson) entouré d’une couronne vasculaire (« couronne rouge »), peut être formée de vaisseaux dermiques dilatés

C ) Diagnostic différentiel 

Très probable : verrues 

Envisager 
– Granulome pyogénique 
– Granulome annulaire papuleux 
– Kyste d’inclusion épidermique 

Toujours éliminer 
– Tumeurs des annexes 
– Carcinome basocellulaire 
– Mélanome amélanique 

Chez le patient immunodéprimé 
Cryptococcose
Histoplasmose 
– Pénicilliose  

3) Evolution 2

A) Histoire naturelle

Chez le sujet immunocompétent 
– infection autolimitée +++
– Les lésions peuvent persister 6 mois à 5 ans et régressent spontanément 

Chez le sujet immunodéprimé 
– les lésions sont rarement autolimités 
– les lésions sont souvent réfractaires au traitement 

B) Complications

– Dermatite
– Douleur 
– Prurit 
– Réactions inflammatoires 
– Surinfections bactériennes 

 

4) PEC 2

A) Bilan 

bilan
Dépistage du VIH
Recherche d’autres IST 

B) Traitement

  • Moyens

– Agents destructeurs (physique et chimiques) : cryothérapie, curetage, kératolytiques topiques (acide salicylique, acide lactique, acide trichloacétique et trétinoïne), agents vésicants (cantharidine) 
– Immunomodulateurs : sensibilisation par contact, cimétidine 
– Agents antiviraux (rarement utilisés) : cidofovir topique à 3% 

  • Indications

« Etant donné que les preuves identifiées n’étaient pas favorables à un quelconque traitement, la guérison naturelle du molluscum contagiosum reste une méthode fiable pour le traitement de cette affection » 5

Cryothérapie 
– Application de l’azote liquide sur les lésions 
 . provoque la destruction des tissus par formation de cristaux de glace à l’intérieur et à l’extérieur des cellules 
 . avec destruction des membranes cellules et perturbations de la circulation cutanée
– Effets indésirables : nécrose, vésication, œdème, douleur, hypopigmentation cutanée 
– Niveau de preuve IV, grade de recommandation C
Notes
– généralement mal tolérée chez l’enfant 
– sans danger chez la femme enceinte

Expression mécanique* 
– Expression mécanique du noyau nacré 
 . de façon manuelle ou au moyen de pinces 
 . après incision du corps molluscum 
– Grade de recommandation C

Perçage avec un bâtonnet à ongles* 
– Avec ou sans application de teinture d’iode ou de phénol
– Niveau de preuve IV, grade de recommandation C

Curetage ou diathermie* 
– Sous anesthésie locale 
– ± association avec d’autres traitements (agents cytotoxiques, expression mécanique ou traitements immunomodulateurs) 
– Traitement avec peu d’effets indésirables si réalisée dans des appropriées et sous anesthésie
– Excellente méthodes thérapeutique chez les adultes et les enfants
– Niveau de preuve IV et grade de recommandation C

Podophyllotoxine* 
– Crème, gel ou solution à 0.5% pouvant être appliqués par le patient en 3 cures consécutives
 . 4-6 répétitions
 . sur de petites surfaces (4-10 cm2
– Contre-indiquée chez les femmes enceintes 
– Niveau de preuve Ib et grade de recommandation A

Podophylline 
– La podophylline à 10-25% est appliquée directement sur les lésions par le médecin et éliminée 1-4 heures plus tard avec de l’eau (application répétée/semaine pendant 4-6 semaines maximum)
– Niveau de preuve IV et grade de recommandation C

Cantharidine 
– Agent vésicant produit par Cantharis vesicatoria et responsable d’une acantholyse et d’une vésication 
– Doit être appliquée par le médecin et éliminée 2-6 heures plus tard, avec de l’eau 
– Peut être utilisée chez les enfants (taux de guérison de 90% environ après deux traitements en moyenne) 
– Effets indésirables : sensation transitoire de brûlure, douleurs, érythème, prurit.
– Précaution : ne pas appliquée sur la face et dans la région ano-génitale

Agents kératolytiques (acide acétique, acide lactique, trétinoïne)
– Acide acétique et acide lactique : application fastidieuse du produit à domicile
 . effets indésirables : irritation locale fréquent
– Rétinoïdes topiques peu utilisés 

Acide trichloracétique 
– Agent caustique devant être appliqué par le médecin et provoquant une érosion cutanée sans absorption systémique
– Peut être utilisé sur les lésions de la face et de la région ano-génitale
– Succès d’applications d’une solution d’acide trichloracétique (25-50%) sur lésions de la face chez des patients infectés par le VIH apportés  

Hydroxyde de potassium (10%)
– Agent destructeur ayant la propriété de pénétrer dans la profondeur de la peau et de dissoudre la kératine 
– Peut être utilisé à domicile
– Coût abordable
– Efficacité comparée à celle de l’imiquimod à 5%

Nitrate d’argent : substance caustique jadis très utilisée 

Cidofovir 
– Analogue nucléotidique de la désoxycytidine monophosphate
– Utilisé par voie locale ou systémique comme antiviral à large spectre
– Application topique de cidofovir 1-3% simple et bien tolérée (alternative en cas de lésions résistantes)
– Effets indésirables : inflammation, érosions, sensation de brûlure et hyperpigmentation post-inflammatoire 

Laser 
– Laser CO2 (trop invasif et douloureux) et PDL (meilleur option, même en monothérapie)
– Utilisé chez l’adulte et l’enfant 
– Utilisation sans danger, même chez la femme enceinte
– Effets indésirables : sensation de gêne, prurit, œdème, dyschromies et cicatrices (Laser CO2 ++)

Cimétidine orale 
– Antihistaminique H2, sûr et bien toléré
– Utilisée en alternative chez les enfants peu coopératifs 
– Réponse moins bonne en cas de localisation faciale. 

Imiquimod crème 5%* : pas plus efficace que l’excipient en termes de guérison clinique, mais entraînait davantage de réactions au point d’application 5

* : Préconisés par les recommandations des Directives Nationales du Royaume-Uni pour le traitement du molluscum contagiosum chez l’adulte (2007)

 

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