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Myiases

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Une Fiche MedG Maladie et Grand Syndrome
X Fiche non-relue par un tiers, créée le 29/09/20.
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0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
1 : ANOFEL – Myiases et tungoses (Réf. collège de Parasito. et mycologie – 2019) [Indisponible en ligne – lien vers l’édition 2016]

1) Généralités 1

Déf : les myiases désignent tout parasitisme d’un être vivant par la larve d’une mouche (diptère) ou asticot.

Physiopathologie 
– Les larves pénètrent et se développent dans les cavités ou dans les tissus et sont à l’origine de lésions inflammatoires, toxiques et délabrantes selon le type de myiases.
– Dans l’hypodermose, la migration tissulaire prolongée de la larve entraîne des réactions œdémateuses méningoencéphalitiques et/ou oculaires, accompagnées souvent d’une hyperéosinophilie majeure.

Épidémiologie : principales myiases rencontrées en pathologie humaine et répartition géographique

Entités cliniques Type de parasitisme  espèces ou genres distribution géographique
Epicutanée (hématophage) Obligatoire Auchmeromyia senegalensis Afrique subsaharienne
Des plis Opportuniste Musca domestica 
Caliphora eruthrocephala
Cosmopolite
Des plaies Opportuniste 
Obligatoire
Musca, Caliphora, Lucilia
Cochliomyia hominivorax
Cosmopolite
Amérique
Furonculeuse Obligatoire Hypoderma bovis
Cordylobia anthropophaga
Dermatobia hominis
Europe
Afrique subsaharienne
Amérique latine
Conjonctivale Obligatoire Œstrus ovis Bassin méditerranéen
Sous-cutanée rampante Obligatoire Gasterophilus intestinalis Cosmopolite
Cavitaire 
 . vagin
 . rectum
 . conduit auditif
 . sinus, nez

Opportuniste
Opportuniste
Opportuniste
Obligatoire

Musca domestica
Eristalis tenax
Musca, Caliphora, Lucilia
Œstrus ovis, Rhinoestus

Cosmopolite
Cosmopolite
Cosmopolite
Europe (Sud), Afrique
Intraoculaire Obligatoire Hypoderma bovis Europe
Système nerveux central Obligatoire Hypoderma bovis Europe

Parasitologie 
Le cycle classique est ainsi décrit :
– Après accouplement, les femelles pondent leurs œufs sur le substrat favorable à leur descendance (sol, eau souvent putride, tige, bouton floral, fruit ou légumes, etc.) soit isolément, soit en traîné ou dispersés sur une surface plus ou moins grande 
– Au bout d’un temps variant de quelques minutes à plus de 6 mois, l’œuf éclot et donne une larve (asticot) de quelques mm à environ 2 cm. Cette dernière possède à l’extrémité postérieur une paire de stigmates respiratoires dont la morphologie permet de distinguer le genre et l’espèce.
– Après un certains temps fonction de la température ambiante ++ et un certains nombres de mues qui permettent à l’asticot d’atteindre son plein développement, sa cuticule se durcit : c’est la pupe, en tonnelet, à l’intérieur de laquelle l’insecte adulte (ou imago) se forme. 
– A maturité, la mouche s’échappe par un opercule préformé  et le cycle recommence.

2) Diagnostic 1

Clinique Paraclinique
atteintes viscérales, atteintes furonculoïdes tropicales, myiases des plaies et des cavités Détection antigénique pour Hypoderma bovis

A ) Clinique

  • Myases viscérales : Hypodermose à Hypoderma bovis

– Mouche parasitaire des bovins (forme larvaire à maturité = varon en France)
– Devenue rare ++, touche exclusivement les enfants d’origine rurale ou ayant séjournés en région d’élevage bovin
– Signes cliniques (multiples et peuvent se succéder ou se juxtaposer)
 . manifestations cutanées : lésions furonculeuses et/ou tumeurs ambulatoires 
 . manifestations profondes : syndrome méningé d’apparition brutale avec éosinophilie du liquide cérébrospinal 
 . ophtalmomyiases internes

  • Myiases furonculoïdes tropicales

> Cordylobia anthropophaga 
– Le ver de Cayor est la larve parasite obligatoire de cette espèce
– Parasite également rats, chiens, porcs et autres animaux dans l’entourage de l’Homme
– Contamination par contact direct avec les œufs (lors de port de vêtements mis à sécher au soleil et non repassés ou en s’asseyant sur un sol souillé)
– Pas de cycle migratoire dans l’organisme 
– La larve de stade 1 s’enfonce là où elle est déposée et donne des papules inflammatoires « furonculeuse » qui évolue très rapidement (10-15 jours environ) avec une sensation de corps étranger mobile
– Un pertuis permet à la larve de respirer, puis de sortir

Dermatobia hominis 
– Myiase d’Amérique du Sud ou « ver macaque » : évolution voisine de celle de  ++ (mais beaucoup plus lente : 1-6 mois et plus selvatique) 
– Aspect très particulier de la larve au stade 2, en « courge » ou en « poire » et le grand développement de ses épines cuticulaires rendent difficile et douloureuse leur extraction par simple pression

  • Myiase des plaies et des cavités

– De très nombreuses mouches dont les larves vivent normalement dans des matières organique en voie de putréfaction ou non, peuvent se rencontrer chez l’Homme 
– Notion de prurit local
– Sinusite ou rhinite due à Œstrus ovis : rhinorrhée ± purulente et céphalées frontales

B ) Paraclinique

– Mise en évidence de la larve dans le pertuis (clinique)
– Si suspicion d’hypodermose à Hypoderma bovis : détection des antigènes +++

C ) Diagnostic différentiel

Syndrome d’Ekbom

3) Evolution 1

– L’hypodermose à Hypoderma bovis a un sombre pronostic fonctionnel du fait de la perte de vision de l’œil atteint
– Le parasitisme pourtant parfois important de Cordylobia anthropophaga est sans gravité.

4) PEC 1

A ) Traitement 

Présence d’asticot sur une plaie, dans une cavité naturelle ou sur la conjonctive de l’œil : extraction à la pince ou à la curette mousse ± parage chirurgical 

Présence d’un ou de pseudo-furoncles chez un malade (revenu d’Afrique depuis < 1 mois ou d’Amérique depuis < 6-7 mois)
 – attitude active : extraction d’un asticot chirurgicalement ou par pression des doigts
 – attitude passive : laisser le parasite s’expulser seul ou recouvrir le furoncle de plusieurs épaisseurs de tulle gras, de vaseline ou de pommade antibiotique grasse avec surveillance quotidienne. La larve cherchant à respirer se retrouve dans le tulle ou la pommade. 

Infestations massives 
– Ivermectine (Stromectol ®) à la dose de 200 μg/kg (donné précocement, facilite la PEC)
– Eviter la surinfection 
– Vérifier le statut vaccinal antitétanique 

Hypodermose 
– Ivermectine à la dose de 200 μg/kg en prise unique à jeun et sans manger dans les 2 heures qui suivent
– Contre indiqué dans les localisations oculaires : traitement chirurgical 

B) Suivi

Surveillance régulière du fond d’œil en cas d’hypodermose.

 

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