1) Généralité 1A
Déf : la névrite optique rétrobulbaire (NORB) est une neuropathie optique inflammatoire démyélinisante. C’est une manifestation de la sclérose en plaque (1er signe dans 20% des cas).
Physiopath – FdR – épidémio : voir fiche SEP
2) Diagnostic 1A
En dehors d’un cas de SEP
Clinique | Paraclinique |
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Baisse rapidement progressive de l’AV Douleurs rétro-oculaires Diminution du RFM |
Champ visuel OCT |
A ) Clinique
-
Anamnèse
Terrain : femme de 20 à 40 ans ++
Signes fonctionnels
– Baisse importante de l’acuité visuelle unilatérale progressant rapidement en quelques heures / jours
– Douleur rétro-oculaires augmentée par la mobilisation du globe oculaire (80%), parfois précédant la baisse d’AV.
-
Examen physique
– BAV d’importance variable (parfois < 1/10)
– »Pupille de Marcus Gunn » : diminution des RPM direct ET consensuel à la stimulation de l’oeil atteint, conservation des RPM direct ET consensuel à la stimulation de l’oeil sain
– Fond d’œil : normal (+++) ou présence d’un œdème papillaire (10% des cas 1B)
B ) Paraclinique
Champ visuel : scotome central ou caeco-central
Vision des couleurs : dyschromatopsie d’axe rouge-vert
OCT
– Phase aiguë : épaississement des fibres ganglionnaires péri-papillaires
– Stade séquellaire / SEP ancienne : perte de cette épaisseur
± Potentiels évoqués visuels : très altérés au stade aigu, parfois aussi altérés sur l’œil sain (allongement des temps de latence).
C ) Diagnostic différentiel
Cf autres causes de baisse aiguë de l’acuité visuelle
Neuromyélite optique (NMO) = neuromyélite de Devic. Différentiel à reconnaître précocement car les traitements immunomodulateurs de la SEP y sont CI !
– Névrite optique + myélite, de pronostic beaucoup plus réservé que la SEP
– Névrite optique bilatérale, parfois à bascule, d’installation rapide
– Ac anti-aquaporine-4 ou Ac anti-NMO : très spécifiques, ils peuvent apparaître secondairement, et ont une valeur pronostique.
Névrites optiques non démyélinisantes : secondaires aux étiologies suivantes
– Maladies systémiques (lupus érythémateux disséminé, panartérite noueuse, maladie de Behçet, etc.)
– Infections (maladie de Lyme, syphilis, etc.)
3) Evolution 1A
A) Histoire naturelle
– Les troubles visuels récupèrent complètement en 3-6 mois (80% des cas 1B)
– Il peut alors persister un phénomène d’Uhthoff = baisse transitoire de l’AV au décours d’un effort / d’une augmentation de la température corporelle 1B.
B) Complications
Baisse d’AV définitive : surtout si baisse importante initiale
SEP : après un épisode isolé de neuropathie optique, risque de SEP d’environ 75% à 15 ans si lésion encéphalique à l’IRM, 25% si IRM initiale normale.
4) PEC 1A
A ) Bilan
Bilan de SEP, notamment IRM (systématique) ± PL
B ) Traitement
Idem SEP, avec corticothérapie à forte dose lors des poussées.
– Corticothérapie parentérale : bolus 1g/jour en IV pendant 3-5 jours puis
– Relais court per os (11 jours) 1La corticothérapie orale seule est contre-indiquée (risque de rechutes visuelles +++).
3 réponses à “Névrite optique rétrobulbaire”
Pour la définition, il est bien écrit dans le ref :
« La neuropathie optique – encore dénommée névrite optique ou névrite optique rétrobulbaire (NORB) – est une neuropathie optique inflammatoire démyélinisante. »
Cependant, dans les dg diff., il est écrit : « C’est celui des autres neuropathies optiques » .
=> Conclusion : neuropathie optique = NORB, ou pas ?!?
La NORB est un sous-type de neuropathie optique qui semble bien spécifique à la SEP.
Les ophtalmologues détaillent les différentes neuropathies optiques dans le chapitre « Altération de la fonction visuelle » : NORB de la SEP, NOIA (Horton, athérome), causes toxiques, métaboliques, et tumorales.
attend t on les résultats de l’ imagerie avant de débuter le traitement?