1) Généralités 2
Déf 1B: grande crise de vertige rotatoire de durée variable.
Physiopathologie : perte soudaine et spontanée de la fonction vestibulaire d’une oreille.
Epidémiologie
– deuxième cause de vertige d’origine périphérique
. incidence : 3,5/100000 personnes/an
– névrite vestibulaire
. touchant la branche supérieure du nerf vestibulaire (55-100%)
. touchant les branches supérieure et inférieure du nerf (15-30%)
. touchant uniquement la branche inférieure du nerf (3,7-15%) : névrite vestibulaire inférieure.
Etiologies 1A : processus inflammatoire ou plus rarement vasculaire.
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
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Vertiges rotatoires sévères sans signes neurologiques / cochléaires 2 | Tests diagnostiques 2 |
A ) Clinique 1A
– Début brutal 2
– Grand vertige durable (24-48 heures) permanent et accentué par les mouvements de tête
– Absence de signes neurologiques ou cochléaire
– Syndrome vestibulaire harmonieux. Pour une lésion droite
. nystagmus horizonto-rotatoire battant à gauche
. déficit du réflexe vestibulo-oculaire au HIT (Head impulse test) du côté droit
. ataxie latéralisée du côté droit et station debout possible
. signes végétatifs intenses
– Vertige cédant ensuite, pour laisser place à une grande instabilité jusqu’à compensation du déficit vestibulaire (délai de quelques semaines)
B ) Paraclinique
Il n’existe pas d’examen paraclinique a proprement parlé. On parlera plutôt de tests diagnostiques.
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Test calorique
Il s’agit d’un test de stimulation thermique permettant de stimuler les canaux semi-circulaires(CSC) horizontaux
– Irrigation d’eau chaude (44°C) ou d’eau froide (30°C) dans le conduit auditif externe d’un sujet placé en décubitus dorsal, tête relevée à 30° (alignement en position verticale des CSC horizontaux)
– nystagmus battant vers oreille opposée (eau froide) ou nystagmus battant vers oreille stimulée (eau chaude)
– névrite vestibulaire : épreuve calorique pathologique du côté atteint avec hyporéflexie/aréflexie du CSC horizontal
– névrite vestibulaire inférieure : épreuve normale.
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Head impulse test (HIT)
Il permet d’évaluer la fonction des canaux semi-circulaires (CSC) dans le domaine des stimulations à haute fréquences, en effectuant des rotations brusques de la tête dans le plan horizontal et/ou vertical.
– Sujet normal : capable de maintenir le regard fixe sur une cible visuelle (vitesse du mouvement oculaire compensateur = vitesse de rotation de la tête)
– névrite vestibulaire : HIT pathologique du côté lésé au niveau des CSC horizontal, antérieur et ± postérieur. Déplacement des yeux dans la direction du mouvement rotatoire de la tête, suivi d’une saccade oculaire de recentrage.
– névrite vestibulaire inférieure : HIT pathologique an niveau de CSC postérieur uniquement.
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Potentiels évoqués myogéniques vestibulaires (PEMV)
Ils permettent de diagnostiquer une atteinte sélective des branches du nerf vestibulaire. Ils sont enregistrés à partir de stimuli sonores.
– Les PEMV cervicaux reflètent la fonction du nerf vestibulaire inférieur et du saccule ;
– les PEMV oculaires reflètent la fonction du nerf vestibulaire supérieur et de l’utricule.
– Névrite vestibulaire : PEMV cervicaux normaux et PEMV oculaires pathologiques.
– Névrite vestibulaire inférieure : PEMV cervicaux pathologiques du côté atteint et PEMV oculaires normaux.
C ) Diagnostic différentiel
– Déficit cochléo-vestibulaire brusque
– Atteinte neurologique du système nerveux central (SNC) : névrite vestibulaire inférieur.
3) Evolution 2
Le pronostic de la névrite vestibulaire est moins bon que celui de la névrite vestibulaire inférieure.
4) PEC 1A
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Phase aigüe
– Médicaments dépresseurs vestibulaires
. antihistaminiques : méclozine (Agyrax ®), prométhazine (Phénergan ®),
. acétylleucine (Tanganil ®)
. antiémétiques : métopimazine (Vogalène ®), dompéridone (Motilium ®),
. associés souvent à des médicaments sédatifs nécessaires en raison de l’anxiété : diazépam, clorazépate (Tranxène ®)
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Après 48 heures
– Arrêter les dépresseurs vestibulaires ;
– faire lever le patient et le sortir de son lit ;
– encourager les positions qui déclenchent le vertige
– médicament : antiémétique (dompéridone) ;
– rééducation vestibulaire ( aide à la compensation vestibulaire) prescrite d’emblée : 1 séance/jour la première semaine. Le rythme de rééducation est à réévaluer selon l’évolution.