Dermato – Immuno
Fiche réalisée selon le plan OD
Item 183
!! URGENCES !!
Urgences | |
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Etiologique | Clinique |
Anaphylaxie | Signes d’état de choc |
Déf 1A : Urticaire évoluant depuis moins de 6 semaines, souvent la première manifestation. On distingue
- Urticaire superficielle : éruption cutanée prurigineuse, faite de lésions migratrices et fugaces (<24h) sous forme de papules œdémateuses comme des piqûres d’orties, rosées ou érythémateuses, à bordure nette, de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. Ces lésions restent isolées ou confluent en larges plaques à contours géographiques.
- Angio-oedème (= urticaire profonde) : Oedème hypodermique 0 blanc rosé, non prurigineux réalisant une tuméfaction ferme mal limitée et douloureuse (parfois sensation de tension). Touche préférentiellement les paupières, lèvres, extrémités des membres, organes génitaux externes, souvent de manière symétrique 0. La localisation laryngo-pharyngée est de mauvais pronostic. L’œdème régresse en moins de 72 heures sans séquelles.
Remarque 2 : il existe quelques formes particulières
– Urticaire annulaire : lésions polycycliques d’extension centrifuge avec guérison centrale
– Urticaire ecchymotique chez l’enfant
– Œdème de Quincke : angio-edème grave qui touche les muqueuses de la sphère ORL et la région du cou 1B
1) Etiologies 1A
- Hypersensibilité
Réaction allergique : immunologique, principalement IgE dépendante (cf. Allergie et hypersensibilité)
– Nécessite une sensibilisation préalable
– Réaction aiguë, survenant dans les minutes à 2 h suivant l’exposition allergénique
– Régresse dans les heures suivantes (une urticaire > 24h n’est souvent par allergique)
Etio | Clinique | Paraclinique |
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Urticaire de contact | – Lésions urticariennes localisées à la zone de contact entre la peau et une substance (substances végétales et animales, médicaments, cosmétiques, aliments, latex, etc.) – Signes associés : manifestations systémiques voire choc anaphylactique |
Tests cutanés ouverts ; Prick tests ; dosage des IgE spécifiques |
Urticaire alimentaire | – Lésions urticariennes apparaissant à la suite de l’ingestion d’un aliment (Quelques minutes à moins de 2 heures) – Signes associés : ± manifestations orales (précédant les lésions) ; signes d’anaphylaxie (> grade II) ; tableau de choc. – Résolution des symptômes en moins de 12 heures et récidive à chaque prise de l’aliment incriminé (quelque soit la quantité) |
Prick tests (avec des extraits standardisés ou des produits natifs) ; Dosage des IgE spécifiques ; Test de provocation par voie orale en double insu |
Urticaire médicamenteuse | – Lésions urticariennes apparaissant à la suite de la prise d’un médicament sans préjugé du mode d’administration (antibiotiques ; AINS ; anesthésiques généraux ; vaccins etc.) – Délai d’apparition des symptômes : moins de 45 minutes après la prise du médicament – Les symptômes (sévérité > grade II) durent moins de 24 heures |
Prick tests ; intradermoréaction ;dosage des IgE spécifiques ; ± réintroduction du médicament |
Urticaire par piqûre d’insecte | – Lésions urticariennes ± associées à des manifestations d’anaphylaxie – Notion de piqûre d’hyménoptères (abeilles ; guêpes ; frelons ; bourdons) |
Prick tests ; intradermoréaction (avec des extraits standardisés de venin) ; dosage des IgE spécifiques. |
Pour plus de détails, cf liste des substances allergènes
N.B : Ces étiologies peuvent aussi être dues à une “fausse” allergie ou intolérance (mécanisme immunologique inné et non adaptatif, ou non immunologique 0). Les tests allergologiques ne sont pas utilisés dans ce cas .
Réaction d’hypersensibilité non allergique
– Amines biogène : histamine ++ (apport exogène ou histaminolibération), tyramine
– Acétylcholine 0 , bradykinine
– Activation du métabolisme de l’acide arachidonique (ex : AINS)
- Post-infectieuses
Etio | Clinique | Paraclinique |
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Infection virale (EBV, CMV, Hépatites etc.) | Triade de Caroli : céphalée, arthralgie et urticaire | Sérologie |
Infections des voies aériennes supérieures | Terrain : enfant ++ | – |
Parasitoses (giardiase ; ascaridiase ; toxocarose etc.) | Selon la parasitose | NFS (Hyperéosinophilie) |
- Remarque : diagnostic différentiel 1A
Les diagnostics différentiels de l’urticaire concernent toutes les lésions d’aspect urticarien mais ayant un caractère fixe, persistant + ++ ou étant non prurigineuses 0
DD des plaques urticariennes typiques :
– Piqûres d’insectes
– Dermatose bulleuse auto-immune (stade pré-bulleux)
– Erythème polymorphe
DD devant urticaire atypique (peu ou non prurigineuse, fixe)
– Vascularite urticarienne
– Maladie de Still
– Etc.
DD de l’angio-œdème isolé :
– Eczéma aigu du visage (suintement ++)
– Œdème infectieux, inflammatoire, endocrinien, médicamenteux, auto-immun ou tumoral.
Remarque : ne pas oublier les manifestations initiales d’une forme chronique pouvant entraîner des complications aiguës, notamment l’urticaire aquagénique 0
2) Orientation diagnostique 1A
A) Clinique
Clinique : Le gonflement des lèvres ou de la sphère oro-pharyngée oriente chez l’enfant vers une cause alimentaire, et chez l’adulte vers un angio-œdème médicamenteux
B) Paraclinique
– Aucun bilan systématique en cas d’urticaire aiguë
– Explorations allergologiques uniquement si suspicion d’allergie et/ou anaphylaxie
Remarque : Le bilan est le plus souvent négatif et ne doit pas être répété !
C) Arbre décisionnel 0
3) Traitement symptomatique 1A
!! Recherche de signes évoquant une complication grave : l’anaphylaxie !!
En présence d’une urticaire superficielle et/ou angio-œdème sans atteinte muqueuse ni systémique :
– Anti H1 de 2e génération par voie orale ou injectable (si poussée intense)
– Poursuite à la posologie de l’AMM : 1/j pendant 1 à 2 semaines
– Un traitement par corticoïdes systémique n’est pas recommandé (risque de rechute et d’induire une corticodépendance) 0
En cas d’anaphylaxie : cf fiche anaphylaxie
N.B : Dans tous les cas, éviction du ou des facteurs déclenchant !!
2 réponses à “Urticaire aiguë”
La définition de l’oedème de Quincke diffère selon les sources :
– angio-oedeme
– angio-oedeme grave touchant la face et le cou
– angio-oedeme grave touchant la face et le cou dans le cadre d’une anaphylaxie
Pour les causes médicamenteuses, il faut distinguer
– les allergies vraies
– des causes non-allergiques, « la prise de médicaments souvent en cas d’infections peut déclencher des crises d’urticaire indépendamment de toute allergie ». Le médicament peut alors continuer à être administré si besoin (notamment antibiotique si infection sévère).
source : avis spé devant un cas clinique chez une enfant + formation DPC !