1) Généralités 2
Déf : la papillomatose orale floride est caractérisée par une prolifération de lésions cliniquement différentes au niveau de la muqueuse bucco-pharyngée
Épidémiologie : affection à prédominance féminine
Etiologie : l’herpès virus a été suspectée (rôle dans la genèse et l’évolution à démontrer)
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
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lésions verruqueuses et papillaires | anapath |
A ) Clinique
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Anamnèse
Terrain
– Age de survenu : entre 60-70 ans
– Sexe féminin ++
Signes fonctionnels : lésions asymptomatiques ++
-
Examen physique
Description de la lésion
Prolifération verruqueuse et papillaire
– exophytique et non ulcérée
– de couleur blanche ou rosée
– localisée (unique ou multiple) ou le plus souvent étendue à l’ensemble de la cavité buccale par confluence des lésions
+ Plaques d’aspect leucoplasique (stade initial de la papillomatose orale floride selon divers auteurs)
Topographie : gencive et muqueuse jugale ++
B ) Paraclinique
Biopsie + anatomopathologie
– Lésion exo- et endophytique
– Hyperkératose ortho- ou parakératosique de surface
– Acanthose massive et particulière par son caractère papillomateux à la fois en superficie (spicules exophytiques) et en profondeur
– Formation de crêtes épithéliales épaisses, renflées, refoulant sans l’envahir le chorion sous-jacent souligné parfois par un infiltrat lymphocytaire
– Membrane basale respectée
– Rechercher des modifications dysplasiques
C ) Diagnostic différentiel
Pas de données relatives au diagnostic différentiel
3) Evolution 2
L’évolution se fait vers une transformation en cancer après en moyenne 10 ans (représente 1-3% des carcinomes épidermoïdes buccaux)
4) PEC 2
A) Traitement
Moyens thérapeutiques
Traitement chirurgical
– Exérèse chirurgicale au bistouri
– Ne peut être envisagé sur la totalité des lésions si lésions en nappes étendues ou en foyers multiples (porte sur les lésions verruqueuses ou suspectes de transformation dysplasique ou maligne)
Electrocoagulation ou photocoagulation au laser CO2
– Sous anesthésie locale
– Envisagées en cas de contre-indication à l’exérèse
– Permettent la destruction des lésions
Cryothérapie : peu efficace
Radiothérapie
– Contre-indiquée (risque de transformations en carcinomes des lésions encore bénignes 1ceci est contesté par certains auteurs..)
– Envisagée en seconde intention en cas de lésion volumineuse déjà transformée en carcinome épidermoïde invasif.
Chimiothérapie : efficaces pour une brève rémission (contre-indication liée à l’âge)
Méthotrexate
– Utilisé pour réduire la taille de la lésion avant la chirurgie
– Dose initiale de 50 mg puis traitement d’entretien de 25 mg / semaine pendant 6 semaines (Per os ou IM)
– Peut aussi être utilisé 5 mg, deux fois / semaine ± dérivés de la vitamine A pendant plusieurs mois ou années (rémission partielle et survie de bonne qualité)
Bléomycine
– Quelques effets bénéfiques
– Plus limité que le méthotrexate
Rétinoïdes dérivés de la vitamine A
– Peuvent assurer la rémission complète
– Utilisés en topique ou par voie systémique
– Voie topique : application 2 fois par semaine pendant plusieurs années (Aberel ® ou Locacid ® lotion)
– Voie systémique : Soriatane ® (20-25 mg/sem) + méthotrexate (10 mg/sem)
Interféron α-2a
– Injection S-C de Roféron-A® (3M d’UI/j, 3 fois /semaine pendant 3 mois)
– ⇒ diminution des lésions de 50%, permet de réaliser dans de meilleures conditions une vaporisation au laser CO2 des lésions résiduelles
– L’association injections intralésionnelles d’interféron α-2a pendant 2 mois + étrétinate per os (30mg/j) aurait permis une disparition totale et prolongée des lésions
Stratégie thérapeutique
En cas de lésions unique, limitée : exérèse chirurgicale au bistouri sous anesthésie locale ou générale
En cas de lésions étendues ou multiples
– Proposer une exérèse chirurgicale au bistouri de la lésion la plus suspecte et une vaporisation au laser CO2 des autres lésions (après biopsies multiples)
– Si contre indication chirurgicale : traitement continu par association méthotrexate + vitamine A (soriatane ®) ou essai par de la vitamine A acide en application topique
– Si échec des thérapeutiques précédentes : interféron α-2a (Roféron-A ®)
En cas d’évolution carcinomateuse invasive : chirurgie large si possible ou radiothérapie
B) Suivi
– Surveillance rapprochée tous les 3 mois après une exérèse chirurgicale au bistouri
– Biopsie au moindre doute de transformation invasive des lésions