1) Généralités 2
Déf : dermatose érythématosquameuse aiguë fréquente spontanément résolutive.
Anatomopathologie
Lésions aspécifiques et plus prononcées dans les cas sévères.
– Petits amoncellements de parakératose
– ± Spongiose et discrète infiltration lymphohistiocytaire dermique papillaire périvasculaire et interstitielle
– ± Discrète extravasation d’érythrocytes
Epidémiologie
– Survient entre 10-35 ans +++ (incidence maximale pendant l’adolescence)
– Maladie rare chez les nourrissons, dans la petite enfance ou chez les personnes âgées
– Maladie présente dans le monde entier (femmes ++)
Etiologie : une étiologie virale est évoquée. La cause exacte est méconnue.
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
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lésions ovales roses (tronc, partie proximale des membres) | biopsie + anapath (formes atypiques) |
A ) Clinique
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Anamnèse
Terrain
– Sujet de 10-35 ans (adolescents +++)
– Femmes > Homme
Signes fonctionnels (prodrome)
– malaise
– nausées
– céphalées
– fièvre et arthralgies
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Examen physique
Forme typique
– Lésion initiale : « médaillon initial », « plaque annonciatrice » ou « plaque mère »
. solitaire, couleur chair/rose/saumon, bords finement squameux et légèrement surélevé
. forme ronde à ovale, taille allant de 2-4cm (voire 1-10cm)
. présence caractéristique de petites squames fines au centre, lequel est bordé d’une collerette plus évidente de squames dont le bord libre pointe vers l’intérieur
. localisation : apparaît sur le tronc +++, puis s’élargit en quelques jours ; parfois apparaît sur le cou, les aisselles et les aines (zones proximales des membres)
. annonce l’apparition de la maladie dans les heures, les jours ou les deux semaines qui suivent
Notes
. la plaque annonciatrice est parfois absente
. la maladie se limite parfois à la plaque annonciatrice (qui peut être multiple)
. présence parfois simultanée d’une plaque annonciatrice et d’une éruption plus étendue
– Floraison d’un grand nombre de papules et plaques roses dans les jours qui suivent
. lésions rondes à ovale, petites (4-5 mm) et minces, entourées d’un anneau squameux formant la collerette caractéristique de squames dont le bord libre pointe vers l’intérieur
. localisation : tronc et zones proximales des membres (la tête, les paumes des mains et les plantes des pieds sont souvent épargnées). Lésions des muqueuses possibles mais rares.
. lésions réparties de façon symétrique suivant un axe longitudinal tendant à suivre l’axe des côtes dans le dos (aspect en « arbre de Noël »
. chez les mélanodermes : lésions tendant à être plus papuleuses et hyperpigmentées (teinte violette à gris foncé avec un centre plus sombre) ; atteinte plus fréquente du visage, de la muqueuse buccale et du cuir chevelu.
– ± Prurit léger à sévère (exacerbé par l’automédication par certains produits locaux)
Formes atypiques
– Pityriasis rosé inversé
. atteint les zones axillaires, inguinales et parfois le visage
. fréquent chez les jeunes enfants et les personnes à peau foncée
– Variantes urticariennes à type d’érythème polymorphe, vésiculeuses, pustuleuses ou purpuriques
– Exceptionnellement, localisation des lésions au niveau : des doigts, du cuir chevelu, des paupières et du pénis
B ) Paraclinique
Le diagnostic est essentiellement clinique.
Une histologie peut être nécessaire dans les formes atypiques.
C ) Diagnostic différentiel
Syphilis secondaire
– Antécédents ou présence de chancre primaire
– Lésions jamais squameuses dans la syphilis secondaire
– Présence de papules sur les paumes des mains et les plantes des pieds et de condylomes plats
– Adénopathies
– La sérologie confirme le diagnostic
Eczéma nummulaire
– Distinction difficile en cas de pityriasis rosé prurigineux ou vésiculeux
– L’eczéma nummulaire affecte généralement les tibias, et le dos des mains (sites rarement atteints par le pityriasis rosé)
Pityriasis lichénoïde chronique
– Pas de plaque annonciatrice, présence de papules à différents stades d’évolution avec parfois des centres plus foncés.
– Les lésions persistent plus de 3-6 mois (évolution chronique et récidivante)
Psoriasis en gouttes
– Squames plus épaisses
– Lésions plus petites et absence de l’aspect en « arbre de Noël »
Eruptions médicamenteuses
– Eruptions médicamenteuses à type de pityriasis rosé rapportés chez des patients
. recevant des médicaments : IEC, métronidazole, isotrétinoïne, or, arsenic, bismuth, clonidine, oméprazole, kétotifène, D-péniillamine, étanercerpt, adalimumab
. ayant reçu certains vaccins : BCG, diphtérie, variole, pneumocoque, hépatite B
– Ces éruptions disparaissent plus lentement
– Histologie : dermatite d’interface et présence d’éosinophiles
3) Evolution 2
– Disparition spontanée de l’éruption typique en 6-8 semaines
– Des lésions peuvent persister exceptionnellement pendant 3-5 mois
4) PEC 2
Maladie spontanément résolutive.
– Rassurer le patient
– Prescrire un émollient ou un corticoïde local en cas de prurit (efficacité de ce traitement non démontré nettement)
Une réponse à “Pityriasis rosé de Gilbert”
Diag diff supplémentaire : pytiriasis versicolor