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Reflux Gastro-Oesophagien

RGO

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Fiche MGS
Une Fiche MedG Maladie et Grand Syndrome
X Fiche non-relue par un tiers, créée le 22/03/21.
Dernières mises à jour
– Mars 2021 : mise à jour de la fiche (Beriel)
Fév. 2019 : mise à jour de la source CDU-HGE, modifications mineures (Vincent)
Mars 2018 : relecture avec la 7e édition du CNPU, modifications mineures (Vincent)
Déc. 2016 : Création de la fiche (Vincent)
Sources utilisées dans cette fiche
MG : Informations issues d’une autre fiche MedG, traitant spécifiquement du sujet
0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
1A : CDU-HGE 4e édition 2018 – item 267 (référentiel d’HGE – indisponible en ligne, lien vers l’édition 2015)
1B : CNPU 7e édition 2017 (référentiel de pédiatrie – indisponible en ligne, lien vers l’édition 2014)
1C : CoPath 2014 (référentiel d’anatomo-pathologie)

1) Généralité 1B

Déf : passage de contenu gastrique à travers le cardia, en dehors de tout effort de vomissement. 1A

RGO physiologique : présent à tout âge, forme peu abondante et non-compliquée. Il peut être quotidien chez le nourrisson de < 1 an (grand volume liquide ingéré + système anti-reflux non-fonctionnel).

RGO pathologique : en cas forme compliquée ou résistante au traitement, de lésions d’œsophagite objectivées, de signes extra-digestifs, d’anomalie anatomique ou fonctionnelle.

Physiopathologie : le sphincter inférieur de l’œsophage (SIO), est une zone de haute pression qui s’oppose au gradient abdo-thoracique. Des relaxations transitoires ou une hypotonie ± permanente du SIO sont les principaux mécanismes en cause.

D’autres facteurs interviennent :
– Inadéquation volume gastrique / volume liquide ingéré avant 1 an (volumes trop importants > 120 mL/kg/j)
– Retard à la vidange gastrique (repas caloriques / riche en graisse ++)
– Augmentation de la pression intra-abdo
– Corrélation avec les hernies hiatales (cf histoire naturelle)

Epidémiologie
– Chez l’enfant  régurgitations physiologiques > 60% à 4-5 mois, puis diminution jusqu’à 5% à l’âge de 1 an.
– Chez l’adulte 1A : pyrosis 40%, hebdomadaire 10% voire quotidien (2-5%)

2) Diagnostic 1

Clinique Paraclinique
Pyrosis + régurgitation acide ± FOGD si signes atypiques / après 50 ans

A ) Clinique

  • Anamnèse

FdR de RGO pédiatrique 1B : encéphalopathie, atrésie de l’oesophage opérée, hernie diaphragmatique congénitale, mucoviscidose

  • Examen physique

La clinique peut varier de la simple brûlure épigastrique à la forme compliquée.
Signes digestifs
– Pyrosis = brûlure rétrosternale ascendante, à point de départ épigastrique
– Régurgitations acides = remontées du contenu gastrique jusqu’au niveau pharyngé sans effort de vomissement

L’association de ces 2 signes est quasi-pathognomonique, elle permet le diagnostic clinique de RGO. Leur caractère postural (décubitus) ou post-prandial renforce la probabilité.

Signes extra-digestifs : le lien causal n’est pas toujours établi
– Toux, dyspnée asthmatiforme, enrouement
– Dysesthésies buco-pharyngées, gingivites, érosions dentaires, caries à répétition
– Otalgie (surtout droite)
– Laryngite postérieure
– Douleurs précordiales pouvant simuler un angor
– Troubles du sommeil, micro-éveils nocturnes
– Malaise du nourrisson 1B : accès de pâleur ou cyanose, trouble du tonus ± perte de contact, apnées et/ou bradycardies

B ) Paraclinique

Fibroscopie Oeso-Gastro-Duodénale FOGD (sensi = 50-70%)
– Objective des lésions d’oesophagite, détermine la gravité des lésions (ulcérations étendues, circonférentielles, sténose peptique)
– On observe parfois un anneau de Schatzky très caractéristique, juste au-dessus du cardia 0

Explorations fonctionnelles
pHmétrie des 24h : examen le plus sensible pour les RGO pathologiques, quantifie l’exposition acide et vérifie la corrélation aux symptômes (RGO franchement pathologique si > 10% du temps avec un pH < 4 1B)
Impédancemétrie : seul examen objectivant un reflux non-acide !
Manométrie : identifie des facteurs aggravants (hypotonie franche du SIO, troubles péristaltiques œsophagiens)

Vidéo-capsules à l’étude pour détecter des complications

C ) Diagnostic différentiel

Syndrome de rumination : régurgitation d’origine psychologique d’aliments récemment mastiqués et avalés, s’arrêtant typiquement quand le reflux devient acide. PEC par thérapie comportementale.
Attention à la rumination du diverticule de Zenker chez le sujet âgé !

Allergie aux protéines de lait de vache (APLV) 1B : à évoquer devant un RGO supposé physiologique ne régressant pas sous RHD.

3) Evolution 1A

A) Histoire naturelle

Evolution des lésions 1C
Les complications sont liées à une inflammation chronique des tissus de l’œsophage (oesophagite), qui peut exister à bas bruit ou provoquer des lésions d’abord endoscopiques et histologiques.

Corrélation RGO et hernies hiatales
Hernie hiatale par glissement (85%) : ni nécessaire, ni suffisante pour expliquer un RGO
Glissement intra-thoracique du cardia sans péritoine

Hernie hiatale par roulement (15%) : sans lien avec le RGO !!
Poche intra-thoracique formée par la grosse tubérosité et son péritoine sans le cardia, le risque est l’étranglement herniaire.

B) Complications 1C

Perte de substance : lésions épithéliales (érosions), muqueuses (ulcération) ou musculeuses (ulcère) jusqu’à l’hémorragie digestive

Sténose peptique par fibrose, avec dysphagie et amaigrissement

Endobrachyoesophage (EBO) = œsophage de Barrett : complication d’un RGO chronique, lésions métaplasiques pouvant évoluer en cancer

4) PEC 1A

A ) Bilan

Différents examens sont disponibles selon les situations, la FOGD bien que peu sensible reste l’examen de 1ère intention chez l’adulte (non-systématique) 1A. Le recours à la pHmétrie semble être plus fréquent en pédiatrie 1B.

En présence de symptômes digestifs typiques avant 50 ans, aucun bilan n’est nécessaire 1A ! Il n’y a pas lieu de pratiquer d’investigations paracliniques devant un RGO cliniquement évident et non compliqué, sauf en cas de malaise 1B !

Examen Indications
FOGD Adulte : symptôme atypique / RGO après 50 ans
Enfant 1B : recherche d’oesophagite ou d’anomalie anatomique
pHmétrie des 24h Adulte
– FOGD normal
– Symptômes extra-digestifs
– Forme résistant aux IPP
– Avant chirurgie anti-reflux
Enfant 1B
– RGO non cliniquement évident, formes extra-dig
– Analyse de la relation entre RGO et signe observé
– Evaluation de l’efficacité d’un traitement en cas d’échec
Impédancemétrie Forme résistant aux IPP
Manométrie Avant chirurgie anti-reflux
Transit baryté oeso-gastrique Sténose peptique
Hernie hiatale volumineuse

B ) Traitement

RHD
– Réduction pondérale, arrêt du tabac et de l’alcool
– Surélévation de la tête à 45° du lit
– Intervalle de 3h entre le dîner et le coucher
– Chez l’enfant 1B : position dorsale de sommeil chez le nourrisson, inclinaison du lit chez l’enfant, épaississement du lait (lait AR), réduction des volumes liquides si besoin.

Traitements médicamenteux
– Antiacides : neutralisation du contenu gastrique
– Inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) : inhibition de la sécrétion acide
– Alginates : limite l’extension vers le haut du RGO, protection de la muqueuse oesophagienne
– Baclofène 0 : agit sur les relaxations transitoires du SIO, souvent mal toléré

Notes
– Les prokinétiques (stimulation de la motricité oesophagienne) n’ont pas prouvé leur efficacité.
– En pédiatrie 1B : la prescription d’IPP est limitée à 2 molécules (oméprazole et ésoméprazole) et 3 indications (oesophagite érosive objectivée par OGD ; complications extra-dig d’un RGO acide identifié par pHmétrie ; pyrosis mal toléré de l’enfant en âge de s’exprimer). Le traitement par IPP n’est possible avant 1 an que dans le cadre d’une oesophagite prouvée (hors AMM) ; les alginates sont d’efficacité contestée ; les antiémétiques ne doivent pas être utilisés.

Traitement chirurgical : utile à des patients nécessitant un traitement au long cours, avec une hernie hiatale importante. Les résultats sont meilleurs en cas d’amélioration des symptômes sous IPP.

2 techniques : fundoplicature complète de Nissen ++ VS hémifundoplicature postérieure de Toupet.

Traitement du RGO de l’adulte en pratique (Afssaps 2007)
Sauf mention contraire, les posologies correspondent à la dose minimale efficace.
Les IPP ne sont pas recommandés en cas de manifestations extra-digestives isolées.

Situation Traitement initial (Afssaps 2007) Traitement au long cours / prévention (Afssaps 2007)
RGO typique sans oesophagite Antiacide / alginate / antiH2
IPP demi-dose (sauf omeprazole pleine dose) 4 semaines si épisodes fréquents (>1 / sem)
IPP à la demande
IPP au long cours si rechutes fréquentes / précoce
RGO avec oesophagite peu sévère IPP demi-dose 4 semaines, pleine dose si persistance IPP au long cours si rechutes fréquentes
RGO avec oesophagite sévère IPP pleine dose 8 semaines IPP au long cours
RGO résistant aux IPP, documenté IPP dose augmentée ou IPP + antiacides
Rarement baclofène 0
IPP au long cours
Sténose peptique   IPP pleine dose en continu
Dilatations endoscopiques

 

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2 réponses à “Reflux Gastro-Oesophagien”

  1. bonjour

    vous parlez d’encéphalopathie provoquée par le RGO dans le titre de votre site ! Or à la lecture de celui-ci vous en faites pas du tout allusion

    cordialement
    Jean-Louis Langevin

    • Bonjour et merci pour votre commentaire,
      Cependant, je ne comprends pas votre remarque… Il est noté dans la fiche que, chez l’enfant, l’encéphalopathie (peri-natal je suppose) est un risque de RGO. C’est tout ce que je vois !

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Publications scientifiques
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Remontées acides de l’estomac chez un adulte (Fiche Info Patient – Prescrire, 2022) [Payant&#93 Résumé : Les remontées acides occasionnelles et de courte durée sont banales et fréquentes.
le reflux gastro-œsophagien (RGO) (Document – SNFGE)


Documents grand public

Ameli.fr (Site Web) Site de la CPAM, contenant des informations tout public sur de très nombreux symptômes et maladies
SNFGE (Site Web) Page grand public du site de la société nationale française de gastro-entérologie (société savante des maladies et cancers de l'appareil digestif)

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