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Sous-titre de fiche MedG

Sous-titre

Syndrome douloureux régional complexe

Algodystrophie, Capsulite rétractile de l‘épaule, Causalgie, Epaule gelée, SDRC

Fiche MGS
Une Fiche MedG Maladie et Grand Syndrome
X Fiche non-relue par un tiers, créée le 16/11/18.

Rhumato ImmunoHandicap
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 195


Dernières mises à jour
– Novembre 2018 : mise à jour des sources Assim et COFER, modifications mineures (Vincent)
– Juillet 2017 : création de la fiche (Vincent)
Sources
0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
1A : Assim 2e édition 2018 – item 195 (référentiel d’immunopathologie – indisponible en ligne, non-traité dans l’édition 2010)
1B : COFER 6e édition 2018 – item 195 (référentiel de rhumatologie – indisponible en ligne, lien vers l’édition 2015)
1C : CERF 2014 – item 195 (référentiel d’imagerie médicale)
Sommaire
1) Généralité
2) Diagnostic
– A) Clinique
– B) Paraclinique
– C) Diagnostics différentiels
3) Evolution
4) PEC


1) Généralité 1A

Déf : on distingue le syndrome douloureux régional complexe SDRC type I (ex-algodystrophie) du type II (ex-causalgie).

Physiopathologie : les SDRC partagent une composante commune constituée par l’entretien de la douleur par le système nerveux autonome

Type I : dysfonctionnement du système nerveux central et autonome entraînant un dérèglement vasomoteur et une intégration anormale de la douleur, ± implication de neuropeptides dans les phénomènes douloureux

Type II : trouble vasculonerveux survenant après une lésion nerveuse bien identifiée intéressant un nerf périphérique, une de ses branches ou un tronc.

Epidémiologie (type I)
– Incidence estimée à 5-25 cas / 100.000 hab / an 1B
– Prédominance féminine, rarement chez l’enfant
– Terrain anxio-dépressif fréquent 1A (« ne peut pas être considéré comme un facteur déclenchant en soi mais plus souvent la conséquence du retentissement psychologique », pas de personnalité typique prédisposante 1B)

Etiologies du SDRC I

> Causes traumatiques : pas de corrélation entre l’intensité du trauma et la survenue du SDRC, il peut exister un délai de quelques jours / semaines
– Fracture, entorse, luxation, trauma
– Immobilisation plâtrée et/ou rééducation trop intensive

> Causes non-traumatiques
– médicamenteuses : barbituriques, isoniazide, antiprotéases
– ostéoarticulaires : rhumatismes inflammatoires
– cancérologiques : tumeurs cérébrales, pleuropulmonaires ou mammaires
– neurologiques : AVC, sclérose en plaques
– locorégionales : péricardite, pleurésie, infarctus du myocarde, panaris, zona ; thrombose veineuse profonde 1B
– endocrines : diabète, dysthyroïdie
– obstétricales : SDRC I de la hanche au cours de la grossesse

> SDRC type I essentiel (pas de facteur déclenchant identifié)

2) Diagnostic 1A

Clinique Paraclinique
Phases cliniques ± anamnèse
Absence de différentiels !
Radio 1ère intention
± scinti osseuse (ou IRM pour la hanche)

A ) Clinique

Schématiquement
– Le SDRC type I est responsable d’une hyperalgie et allodynie touchant une ou plusieurs articulations, d’un enraidissement progressif et de troubles vasomoteurs
– Le SDRC type II provoque des troubles de la sensibilité dans le territoire nerveux lésé
– La suite de cette section ne concerne que le SDRC de type I

  • Phases cliniques

> Phase chaude : quelques semaines à 6 mois

Tableau « d’arthrite sans arthrite » avec retentissement fonctionnel majeur
– Apyrexie, pas de signes généraux
– Articulations superficielles : peau luisante, chaude, oedème et sudation
– Articulations profondes (épaules, hanches) : douleur d’allure mixte ou inflammatoire

> Phase froide : 12-24 mois, possible d’emblée, ± alternance phases chaude-froide

Troubles trophiques : peau froide, lisse, dépilée, atrophique, acrocyanose
± Rétraction capsulo-ligamentaire

  • Formes particulières

SDRC type I de hanche
– Hanche douloureuse à radio normale, y penser chez une femme enceinte
– IRM +++, scinti osseuse

Capsulite rétractile : forme limitée à la capsule articulaire
– Pas de signes inflammatoires locaux
– Douleur mécanique, limitation active et passive des amplitudes articulaires
– Echographie, IRM : signes indirects de rétraction capsulaire
– ± Arthrographie, TDM : limitation du volume articulaire

Syndrome épaule-main : secondaire à une pathologie thoracique, un trauma ou une prise médicamenteuse

  • Critères diagnostiques

Des critères diagnostiques ont été proposés, ils comprennent 4 critères dont 2 sont obligatoires (2 et 4) :
1) ± Evènement nociceptif initiateur (>50%) ou cause d’immobilisation
2) Douleur continue, allodynie ou hyperalgie
3) ± Oedème, altération de la vascularisation cutanée ou anomalie sudomotrice dans la zone douloureuse
4) « Diagnostic éliminé par l’existence d’autre états qui pourraient rendre compte autrement du niveau de douleur et d’impotence »

B ) Paraclinique

Bio : syndrome inflammatoire possible en phase chaude (modéré)

Radio : déminéralisation régionale hétérogène et mouchetée, avec respect de l’interligne articulaire, touchant généralement les 2 versants de l’articulation, ± tuméfaction des parties molles en phase chaude

Scintigraphie osseuse : anomalies parfois plus précoces qu’en radio
– Hyperfixation locorégionale non spécifique, aux temps précoce (vasculaire), intermédiaire (tissulaire) et tardif (osseux)
– Parfois absente, voire hypofixation chez l’enfant

IRM : anomalies précoces ++, mais peut être normale
– Oedème régional ostéomédullaire des 2 versants de l’articulation (hyposignal T1, hypersignal T2-STIR)
– Hanche : seule l’épiphyse de la tête fémorale est touchée (!!)
– ± épanchement articulaire réactionnel

C ) Diagnostic différentiel 1B

Différentiels du SDRC I de la hanche (distinction à l’IRM)
– Ostéonécrose aseptique au stade précoce (idem SDRC puis liseré périphérique en hypoT2 1C)
– Fracture trabéculaire (« fissure osseuse » sous-chondrale ou épiphysaire)

3) Evolution 1A

SDRC I : évolution spontanément favorable dans 90% des cas, mais parfois prolongée jusqu’à 2 ans. Les 10 % restants voient lentement s’installer des séquelles trophiques, et une rétraction articulaire.

4) PEC 1A

Note : aucun traitement n’a d’AMM pour cette indication 1B, pas de bilan systématique identifié 0

Traitement étiologique si possible

Traitement symptomatique
– Repos en phase chaude, pas d’immobilisation stricte
– Rééducation +++ : progressive et indolore, lutte contre l’enraidissement
– Antalgiques de classe I à III
– Traitement des douleurs neuropathiques : antiépileptiques, antidépresseurs tricycliques
– Autres outils thérapeutiques : infiltration cortisonée en cas d’épanchement, β-bloquants, biphosphonates, autres techniques d’antalgie (blocs régionaux anesthésiques 1A, agents physiques, neurostimulation 1B…)

En cas de capsulite rétractile, on peut réaliser une capsulodistension avec kinésithérapie au décours

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4 réponses à “Syndrome douloureux régional complexe”

  1. Témoignage de patient :

    J’ai un sdrc de type 2 bien identifié (au niveau du pouce ). Pour votre gouverne, je peux vous prévenir que la douleur exquise varie en nature et en intensité dans une même journée. Tantôt, j’ai l’impression qu’un animal me mord en m’enserrant la phalange toute entière (phase assez longue et douleur moyenne); tantôt , des aiguilles chauffées à blanc me transpercent (grand moment de solitude) mais heureusement pour l’instant cela ne dure pas longtemps, ou bien, j’imagine mon ongle qui pousse à vitesse accélérée en arrière, dans la peau.Sinon, la brûlure interne m’accompagne tout le temps, variant en intensité selon les phases de al journée.En fait, ne pouvant supporter une trop grande mobilité, (le mouvement comme les vibrations deviennent vite insupportables), les journées sont si longues que j’analyse trés bien les différentes douleurs qui m’assaillent.
    Au niveau des soins, peu de chose ont changé depuis la guerre de sécession (date à partir de laquelle un médecin militaire nordiste a identifié ce syndrome (casualgies)) ou il préconisait les bains irlandais (chaud froid) ,l’opium (sous contrôle médical) et l’amputation le plus précoce possible.De nos jours, on me prescrit de LAMALINE (un opiacé), des bains irlandais mais aussi du LIRICA (trés efficace sur la douleur mais me rend complètement KO d’un autre côté).Légume ou martyr , il faut choisir.

    • Merci pour ce témoignage qui nous permet, médecins et étudiants, d’avoir une idée plus précise de la douleur que les patients peuvent ressentir.

  2. Je reviens pour témoigner de l’évolution des douleurs.Je souffre beaucoup moins de douleurs vives et soudaines (cela arrive encore un peu) mais les caractères omniprésent et lancinant augmentent.L’hyperesthésie est toujours insupportable ;je ne supporte pas de me retrouver à 10 mètres sous l’eau en plongée.il est illusoire de toucher quelque chose et je reste tout le temps sur le qui vive pour protéger mon pouce. Par contre, l’anxiété, les discussions professionnelles et même ma simple présence au cabinet ravivent de façon quasi instantanée ma douleur…..
    Et pourtant, je vous garantis que l’inaction après avoir été très actif me pèse énormément.La douleur chronique obnubile complètement et rend difficile toute concentration intellectuelle longue.Par contre , les jeux vidéos (sans le pouce) semblent permettre l’oubli et un certain degré de mobilisation des autres doigts.
    Hélas, sans le pouce, le niveau s’en fait ressentir…..

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