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Sémiologie dermatologique

Une Fiche MedG réalisée sans plan prédéfini
Fiche relue par un tiers. Dernière mise à jour le 16/07/21.
Dernières mises à jour
Juillet 2021 : relecture de la fiche, modifications mineures  (Beriel
Juillet 2021 : création de la fiche (Thomas)
Sources utilisées dans cette fiche
MG : Informations issues d’une autre fiche MedG, traitant spécifiquement du sujet
0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
2 : Inconnu « Sémiologie dermatologique » (Annale de dermatologie, 2005)

1) L’examen dermato 2

A) Interrogatoire

il faut préciser : 

L’histoire de la dermatose
– Mode de début : brutal ou progressif ; localisé ou étendu d’emblée 
– Aspect initial
– Mode d’extension local : centrifuge, curviligne, en plaque, etc.
– Mode évolutif : temporel et spatial,
– Traitements utilisés 

Les signes fonctionnels dermato : prurit, douleur ?

Les prises médicamenteuses : préciser la chronologie par rapport à l’apparition de la dermatose

Les facteurs environnementaux : habitat, profession, loisirs, habitudes vestimentaires, exposition solaire, etc.

Les ATCD perso et familiaux : dermatologiques, notion d’atopie, cancer, etc. 

B) Examen clinique dermatologique

2 temps systématiques :
Inspection complet (inclus cheveux, ongles, muqueuses), avec bon éclairage, éventuellement à la lumière de Wood
– Décrire le type de lésions
– Préciser le type d’un éventuel regroupement par coalescence de lésions de même nature (en placard, linéaire, annulaire, arciforme, polycyclique, en cocarde)

Palpation : précise le relief ou l’infiltration/non infiltration des lésions

Autres examens :
Vitropression en cas de macule érythémateuse
Curetage (curette, spatule en bois) pour l’analyse des lésions squameuses et le détachage des croûtes
Friction à l’aide d’une pointe mousse (mise en évidence d’un dermographisme, un signe de Darier, un signe de Nikolski) 

L’objectif est de déterminer la (ou les) lésion élémentaire et sa topographie. 

Clinique Type de lésion
Visible mais non palpable Macule
Palpable Contenu solide : papule, nodule, végétation
Contenu liquide : vésicule, bulle, pustule
Altération de la surface Erosion, fissure, ulcération
Squame, nécrose, croûte
Kératose,  atrophie
Gangrène, nécrose
Modification de la consistance Sclérose, atrophie, œdème 

Remarques : 
– les tumeurs cutanées peuvent être représentées par toutes les sortes de lésions élémentaires. 
– de nombreuses dermatoses sont constitués d’une association de lésion élémentaire primitive ou secondaire.
– l’examen clinique dermatologique doit s’accompagner d’un examen général.

C) Examens paracliniques dermato

Souvent non nécessaire

Imagerie cutanée : photographie ou dermatoscopie

Prélèvement microbio superficiel à la recherche :
– agent infectieux : bactérie, champignon, virus ou parasite
– cytodiagnostic de Tzanck

Biopsie cutanée pour analyse histologique

2) Lésions élémentaires primitives 2

A) Macule

Les lésions sont seulement visible => tâche dyschromique, sans relief, sans infiltration 

On distingue :
– Les macules rouges, de 3 types, que l’on distingue à la vitropression : l’érythème (s’efface), la macule vasculaire (s’efface en partie) et le purpura (ne s’efface pas). 
Les macules pigmentaires
Les macules hypochromiques ou achromiques 

  • Erythème

Secondaire à une congestion des vaisseaux du derme superficiel. S’efface à la vitropression.

L’érythème peut être :
actif par vasodilatation artériolo-capillaire
passif par stase sanguine sans dilatation (érythrocyanose) : cyanose (dont acrocyanose) et livédo

L’érythème actif :
– se retrouve dans tous les états inflammatoires cutanés (érythème « symptôme ») et passe alors au second plan.
– peut être la lésion élémentaire prédominante (érythème « maladie »), souvent associé à des lésion papuleuses (exanthème maculo-papuleux) avec desquamation finale. 

L’érythème « maladie » peut être :
localisé / régional : brûlure, photodermatose, intertrigo, piqûre0
généralisé

L’érythème « maladie » généralisé, de cause virale ou médicamenteuse, se présente classiquement sous 3 types 1ne doivent plus être utilisées pour l’OD, mais toujours utiles pour la description sémio ! Cf commentaire :
scarlatiniforme : rouge vif en grand placard continu sans peau saine
morbilliforme : rouge étendu fait d’élément < 1cm avec intervalles de peau saine
roséoliforme : tâches roses mal délimitées avec larges intervalles de peau saine

Remarque (concernant l’érythème généralisé) : 
– Un exanthème ou éruption cutanée est un érythème d’apparition brutal MG
 Une érythrodermie associe à un érythème généralisé d’autres signes cutanés (infiltration, desquamation) et des signes généraux (AEG, adénopathie) 2on peut considérer qu’il s’agit ici d’un érythème « symptôme » généralisé… .

  • Macule vasculaire

Secondaire à une dilatation vasculaire anormal ou un excès de capillaire dermique. S’efface en partie à la vitropression

Il existe 2 grands types :
télangiectasie : lésion acquise rouge, formant un trait fin et tortueux, souvent localisé
angiome plan : lésion congénitale réalisant des plaques rouges violacées à limite nette 3la source ne parle pas des autres angiomes (hémangiome, angiome acquis…) mais je suppose qu’ils font partie des macules vasculaires !

  • Purpura

Secondaire à une extravasation de globule rouge dans le derme par inflammation de la paroi vasculaire (vascularite) ou anomalie du sang (surtout thrombopénie). Ne s’efface pas à la vitropression

C’est une tache initialement rouge sombre qui évolue selon les teintes de la biligenèse, siégeant préférentiellement aux régions déclives. On distingue différentes formes sémiologiques de purpura :
pétéchial : multiples petites taches d’1-2mm de diamètre (= pétéchies)
en vibice : trainée linéaire suite à une friction cutanée
ecchymotique : placard de taille variable
nécrotique

Un purpura aigu est une urgence. Voir la fiche OD purpura

  • Macule pigmentaire

Secondaire à l’accumulation de pigment dans la peau

Accumulation de mélanine. Pigmentation marron-clair jusqu’à noir, parfois bleuté (tâche mongoloïde du nourrisson), accentué par la lumière de Wood
– localisée : masque de grossesse, tache café-au-lait, etc.
– généralisé : mélanodermie

Accumulation d’autre pigment (fer, argent…). Pigmentation variable, non accentuée par la lumière de Wood. 

  • Macule hypo- et achromique

Secondaire à une diminution ou absence de mélanocyte de l’épiderme ou de sécrétion de mélanine par ceux-ci. 

On distingue les causes :
primitive : acquise ou héréditaire, généralisé (albinisme) ou localisé
secondaire +++ : post-cicatrisation, pityriasis versicolor  

Remarque : au niveau du cuir chevelu, on utilise les termes de poliose (1 mèche blanche) et de canitie (blanchissement généralisé)

B) Lésions palpables

  • À contenu solide

Papule : élevure saillante non induré, bien circonscrite, <1cm. On distingue différents types : 
– épidermique (acanthose) : sèche et kératosique (ex : verrue plane)
– dermique œdémateuse : rose pale, élastique, migratrice (ex : urticaire)
– dermique par infiltrat cellulaire : inflammatoire, ferme, nettement surélevée, non réductible à la pression (ex : lichen plan)
– dermique dysmétabolique : surcharge d’un matériel amorphe, ferme (ex : xanthome)
– folliculaire par atteinte du follicule pileux : épidermique (acuminée, dure) ou dermique (arrondie)
– miliaire par atteinte des glandes et canaux sudoraux. Rouge et acuminé (rare) 

Plaque : idem papule mais > 1cm

Nodule : élevure plus ou moins saillantes, arrondi ou ovalaire et de grande taille (>1cm), solide, ferme et infiltré. On utilise aussi les termes
– nodosité : nodule de petite taille (0,5-1cm)
– nouure : nodule de grande taille, étalé et peu saillant, douloureux (ex : erythème noueux)

Végétation : lésion très superficielle, surface irrégulière, mamelonnée, généralement charnu et fragile, préférentiellement sur les muqueuses et autour des orifices naturels

  • À contenu liquide

Vésicule : lésion translucide de petite taille contenant une sérosité initialement claire. Lésion fragile et transitoire

Bulle : lésion de grande taille contenant une sérosité clair, jaunâtre ou hémorragique. Lésion fragile et transitoire. 

Pustule : lésion de taille variable contenant une sérosité louche voir du pus franc. 

C) Altération de la surface

  • Squames

Pellicule ou lamelle cornée qui se détache de la peau. On distingue différents types : 
pityriasiforme : fine, blanchatre, farineuse, peu adhérente et de petite taille, sèche ou grasses
scarlatiniforme : grands lambeaux homogènes et fins
icthyosiforme : forme polygonale régulière, comme des écailles de poisson, sèche
psoriasiforme : blanche brillante, épaisse, souvent large et adhérente, effritement en lamelle (signe de la bougie)
folliculaire : petit, en semis, à l’émergence d’un poil

  • Kératose

Epaississement de la corné, lésion dure et rugueuse. On distingue :
l’hyperkératose : épaississement plus large que haut
la corne : épaississement plus haut que large
la leucokératose sur les muqueuses

3) Lésions secondaires 2

Croûte : secondaire à la coagulation d’un exsudat séreux hémorragique ou purulent. 

Cicatrice : aboutissement d’un processus de réparation après une perte de substance. Les cicatrices normales associent souvent atrophie et sclérose. Les cicatrices pathologiques en relief sont de 2 types : 
– cicatrice hypertrophique  : bombé, bien limité, régulière, d’évolution favorable sur 12-18 mois
– cicatrice chéloïdienne : d’aspect similaire mais avec des prolongements en pince de crabe et une évolution extensive. Plus fréquente sur les peaux noires

Atrophie : Amincissement de la peau, formant une lésion en cupule déprimée, lisse et nacrée

Sclérose : Epaississement et perte de l’élasticité cutanée

Perte de substance : il en existe différents types 
– érosion : perte superficielle (épiderme)
– ulcération : perte plus profonde (derme / hypoderme)
– ulcère : ulcération sans tendance à la guérison
– fissure : érosion ou ulcération linéaire. On parle de rhagade au niveau des plis et de perlèche au niveau de la commissure labiale
– chancre : érosion ou ulcération au point d’inoculation d’une pathologie infectieuse
– gangrène et escarre : nécrose d’origine vasculaire ou infectieuse, la perte de substance aboutissant à un ulcère

 

 

 

 

 

 

 

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3 réponses à “Sémiologie dermatologique”

  1. L’anamnèse pourrait être plus complète : 

    • Le siège initial d’apparition des lésions : zones découvertes (rôle de la lumière), zones déclives, plis de flexion, cicatrice, zone traumatisée, extrémité…
    • La date de début
    • Le contexte d’apparition : signes extra-cutanés, prise médicamenteuse, comorbidités, déficit immunitaire…
    • La configuration ou la forme des lésions : ronde, ovalaire, polygonale et/ou ombiliquée, polycyclique, annulaire, serpigineuse (sinueuse)…
    • La consistance des lésions : élastique, indurée, verruqueuse…
    • La couleur des lésions : rouge, rosé, chamois, marron, bleu…
    • L’arrangement des lésions (la façon dont elles sont disposées) : en placard, linéaire, en bande, en bouquet, en filet, annulaire, arciforme, polycyclique, en cocarde…
    • La distribution des lésions : isolées ou en petit groupe ou disséminées, localisées ou généralisées (avec ou sans intervalle de peau saine), métamériques, caractère symétrique ou asymétrique, bien ou mal limitées…
    • L’évolution des lésions (modalités d’extension) : notamment favorable ou défavorable, spontanée ou suite à un traitement, notion d’acuité ou de chronicité, de simultanéité ou d’asynchronisme …
    • Les signes fonctionnels associés : prurit ou douleur.

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