1) L’examen dermato 2
A) Interrogatoire
il faut préciser :
L’histoire de la dermatose
– Mode de début : brutal ou progressif ; localisé ou étendu d’emblée
– Aspect initial
– Mode d’extension local : centrifuge, curviligne, en plaque, etc.
– Mode évolutif : temporel et spatial,
– Traitements utilisés
Les signes fonctionnels dermato : prurit, douleur ?
Les prises médicamenteuses : préciser la chronologie par rapport à l’apparition de la dermatose
Les facteurs environnementaux : habitat, profession, loisirs, habitudes vestimentaires, exposition solaire, etc.
Les ATCD perso et familiaux : dermatologiques, notion d’atopie, cancer, etc.
B) Examen clinique dermatologique
2 temps systématiques :
Inspection complet (inclus cheveux, ongles, muqueuses), avec bon éclairage, éventuellement à la lumière de Wood
– Décrire le type de lésions
– Préciser le type d’un éventuel regroupement par coalescence de lésions de même nature (en placard, linéaire, annulaire, arciforme, polycyclique, en cocarde)
Palpation : précise le relief ou l’infiltration/non infiltration des lésions
Autres examens :
– Vitropression en cas de macule érythémateuse
– Curetage (curette, spatule en bois) pour l’analyse des lésions squameuses et le détachage des croûtes
– Friction à l’aide d’une pointe mousse (mise en évidence d’un dermographisme, un signe de Darier, un signe de Nikolski)
L’objectif est de déterminer la (ou les) lésion élémentaire et sa topographie.
Clinique | Type de lésion |
Visible mais non palpable | Macule |
Palpable | Contenu solide : papule, nodule, végétation Contenu liquide : vésicule, bulle, pustule |
Altération de la surface | Erosion, fissure, ulcération Squame, nécrose, croûte Kératose, atrophie Gangrène, nécrose |
Modification de la consistance | Sclérose, atrophie, œdème |
Remarques :
– les tumeurs cutanées peuvent être représentées par toutes les sortes de lésions élémentaires.
– de nombreuses dermatoses sont constitués d’une association de lésion élémentaire primitive ou secondaire.
– l’examen clinique dermatologique doit s’accompagner d’un examen général.
C) Examens paracliniques dermato
Souvent non nécessaire
Imagerie cutanée : photographie ou dermatoscopie
Prélèvement microbio superficiel à la recherche :
– agent infectieux : bactérie, champignon, virus ou parasite
– cytodiagnostic de Tzanck
Biopsie cutanée pour analyse histologique
2) Lésions élémentaires primitives 2
A) Macule
Les lésions sont seulement visible => tâche dyschromique, sans relief, sans infiltration
On distingue :
– Les macules rouges, de 3 types, que l’on distingue à la vitropression : l’érythème (s’efface), la macule vasculaire (s’efface en partie) et le purpura (ne s’efface pas).
– Les macules pigmentaires
– Les macules hypochromiques ou achromiques
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Erythème
Secondaire à une congestion des vaisseaux du derme superficiel. S’efface à la vitropression.
L’érythème peut être :
– actif par vasodilatation artériolo-capillaire
– passif par stase sanguine sans dilatation (érythrocyanose) : cyanose (dont acrocyanose) et livédo
L’érythème actif :
– se retrouve dans tous les états inflammatoires cutanés (érythème « symptôme ») et passe alors au second plan.
– peut être la lésion élémentaire prédominante (érythème « maladie »), souvent associé à des lésion papuleuses (exanthème maculo-papuleux) avec desquamation finale.
L’érythème « maladie » peut être :
– localisé / régional : brûlure, photodermatose, intertrigo, piqûre0
– généralisé
L’érythème « maladie » généralisé, de cause virale ou médicamenteuse, se présente classiquement sous 3 types 1ne doivent plus être utilisées pour l’OD, mais toujours utiles pour la description sémio ! Cf commentaire :
– scarlatiniforme : rouge vif en grand placard continu sans peau saine
– morbilliforme : rouge étendu fait d’élément < 1cm avec intervalles de peau saine
– roséoliforme : tâches roses mal délimitées avec larges intervalles de peau saine
Remarque (concernant l’érythème généralisé) :
– Un exanthème ou éruption cutanée est un érythème d’apparition brutal MG
– Une érythrodermie associe à un érythème généralisé d’autres signes cutanés (infiltration, desquamation) et des signes généraux (AEG, adénopathie) 2on peut considérer qu’il s’agit ici d’un érythème « symptôme » généralisé… .
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Macule vasculaire
Secondaire à une dilatation vasculaire anormal ou un excès de capillaire dermique. S’efface en partie à la vitropression
Il existe 2 grands types :
– télangiectasie : lésion acquise rouge, formant un trait fin et tortueux, souvent localisé
– angiome plan : lésion congénitale réalisant des plaques rouges violacées à limite nette 3la source ne parle pas des autres angiomes (hémangiome, angiome acquis…) mais je suppose qu’ils font partie des macules vasculaires !.
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Purpura
Secondaire à une extravasation de globule rouge dans le derme par inflammation de la paroi vasculaire (vascularite) ou anomalie du sang (surtout thrombopénie). Ne s’efface pas à la vitropression
C’est une tache initialement rouge sombre qui évolue selon les teintes de la biligenèse, siégeant préférentiellement aux régions déclives. On distingue différentes formes sémiologiques de purpura :
– pétéchial : multiples petites taches d’1-2mm de diamètre (= pétéchies)
– en vibice : trainée linéaire suite à une friction cutanée
– ecchymotique : placard de taille variable
– nécrotique
Un purpura aigu est une urgence. Voir la fiche OD purpura
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Macule pigmentaire
Secondaire à l’accumulation de pigment dans la peau
Accumulation de mélanine. Pigmentation marron-clair jusqu’à noir, parfois bleuté (tâche mongoloïde du nourrisson), accentué par la lumière de Wood
– localisée : masque de grossesse, tache café-au-lait, etc.
– généralisé : mélanodermie
Accumulation d’autre pigment (fer, argent…). Pigmentation variable, non accentuée par la lumière de Wood.
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Macule hypo- et achromique
Secondaire à une diminution ou absence de mélanocyte de l’épiderme ou de sécrétion de mélanine par ceux-ci.
On distingue les causes :
– primitive : acquise ou héréditaire, généralisé (albinisme) ou localisé
– secondaire +++ : post-cicatrisation, pityriasis versicolor
Remarque : au niveau du cuir chevelu, on utilise les termes de poliose (1 mèche blanche) et de canitie (blanchissement généralisé)
B) Lésions palpables
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À contenu solide
Papule : élevure saillante non induré, bien circonscrite, <1cm. On distingue différents types :
– épidermique (acanthose) : sèche et kératosique (ex : verrue plane)
– dermique œdémateuse : rose pale, élastique, migratrice (ex : urticaire)
– dermique par infiltrat cellulaire : inflammatoire, ferme, nettement surélevée, non réductible à la pression (ex : lichen plan)
– dermique dysmétabolique : surcharge d’un matériel amorphe, ferme (ex : xanthome)
– folliculaire par atteinte du follicule pileux : épidermique (acuminée, dure) ou dermique (arrondie)
– miliaire par atteinte des glandes et canaux sudoraux. Rouge et acuminé (rare)
Plaque : idem papule mais > 1cm
Nodule : élevure plus ou moins saillantes, arrondi ou ovalaire et de grande taille (>1cm), solide, ferme et infiltré. On utilise aussi les termes
– nodosité : nodule de petite taille (0,5-1cm)
– nouure : nodule de grande taille, étalé et peu saillant, douloureux (ex : erythème noueux)
Végétation : lésion très superficielle, surface irrégulière, mamelonnée, généralement charnu et fragile, préférentiellement sur les muqueuses et autour des orifices naturels
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À contenu liquide
Vésicule : lésion translucide de petite taille contenant une sérosité initialement claire. Lésion fragile et transitoire
Bulle : lésion de grande taille contenant une sérosité clair, jaunâtre ou hémorragique. Lésion fragile et transitoire.
Pustule : lésion de taille variable contenant une sérosité louche voir du pus franc.
C) Altération de la surface
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Squames
Pellicule ou lamelle cornée qui se détache de la peau. On distingue différents types :
– pityriasiforme : fine, blanchatre, farineuse, peu adhérente et de petite taille, sèche ou grasses
– scarlatiniforme : grands lambeaux homogènes et fins
– icthyosiforme : forme polygonale régulière, comme des écailles de poisson, sèche
– psoriasiforme : blanche brillante, épaisse, souvent large et adhérente, effritement en lamelle (signe de la bougie)
– folliculaire : petit, en semis, à l’émergence d’un poil
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Kératose
Epaississement de la corné, lésion dure et rugueuse. On distingue :
– l’hyperkératose : épaississement plus large que haut
– la corne : épaississement plus haut que large
– la leucokératose sur les muqueuses
3) Lésions secondaires 2
Croûte : secondaire à la coagulation d’un exsudat séreux hémorragique ou purulent.
Cicatrice : aboutissement d’un processus de réparation après une perte de substance. Les cicatrices normales associent souvent atrophie et sclérose. Les cicatrices pathologiques en relief sont de 2 types :
– cicatrice hypertrophique : bombé, bien limité, régulière, d’évolution favorable sur 12-18 mois
– cicatrice chéloïdienne : d’aspect similaire mais avec des prolongements en pince de crabe et une évolution extensive. Plus fréquente sur les peaux noires
Atrophie : Amincissement de la peau, formant une lésion en cupule déprimée, lisse et nacrée
Sclérose : Epaississement et perte de l’élasticité cutanée
Perte de substance : il en existe différents types
– érosion : perte superficielle (épiderme)
– ulcération : perte plus profonde (derme / hypoderme)
– ulcère : ulcération sans tendance à la guérison
– fissure : érosion ou ulcération linéaire. On parle de rhagade au niveau des plis et de perlèche au niveau de la commissure labiale
– chancre : érosion ou ulcération au point d’inoculation d’une pathologie infectieuse
– gangrène et escarre : nécrose d’origine vasculaire ou infectieuse, la perte de substance aboutissant à un ulcère
3 réponses à “Sémiologie dermatologique”
Concernant les types d’érythème généralisé, voir la fiche sur l’exanthème : https://www.medg.fr/exantheme-chez-ladulte-et-lenfant/
De très nombreuses images sont disponibles sur https://www.atlasdermatologico.com.br/index.jsf
L’anamnèse pourrait être plus complète :