Infectieux – HGE
Fiche réalisée selon le plan OD
Item ECNi 175
!! URGENCES !!
Etio / Clinique 0 |
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Diarrhée avec signe de gravité Botulisme avec paralysie respiratoire |
Déf : apparition d’au moins 2 cas d’une symptomatologie (digestive ou autre) dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire.
Physiopathologie : la cause peut être bactérienne ± toxinique, parasitaire ou virale.
La toxinogénèse peut avoir lieu dans l’aliment (S. Aureus, toxine thermostable de B. Cereus, C. botulinum) ou dans la lumière digestive (toxine thermilabile de B. Cereus).
Epidémiologie : les viandes de volaille et aliments à base d’oeufs sont plus souvent incriminés que les fruits de mer.
- TIAC d’expression digestive
Cf. Diarrhée aiguë
- TIAC d’expression neurologique
Etio | Epidémio |
Clinique | Paraclinique |
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Botulisme (C. botulinium) | Transm : jambon, conserve artisanale Incub : 12-72h |
Phase d’invasion : tbl digestifs transitoires, pseudo-presbytie Phase d’état : parasympathicolyse (mydriase, sécheresse muqueuse) ± paralysie descendante (nerfs crâniens, membres, muscles respi) |
Toxine dans l’alimentation, ± le sang, les vomissements, les selles |
Intoxication histaminique | Transm : poisson mal conservé (thon, maquereau) Incub : 10 min – 1h |
Troubles vasomoteurs (face, cou ++) Troubles digestifs |
– |
Autres
– Neurotoxines des dinoflagellés : coquillages, gros poissons tropicaux (ichtyosarcotoxine de la ciguatera)
– Produits chimiques
A) Clinique 1A
Type de diarrhée (gastro-entérite, syndrome cholériforme, dysentérique)
Nausée – vomissements
– Toxines thermostables de S. Aureus, B. Cereus
– Neurotoxines des dinoflagellés
– Histamine
– Toxines de champignons
– Produits chimiques, métaux lourds
Hépatite aiguë : hépatite A ou E
Troubles neurologiques (moteurs, sensitifs) : cf. TIAC d’expression neurologique partie 1.
B) Paraclinique 1A
Coproculture : négative si une toxine préformée est impliquée, rentable en cas de diarrhée fébrile
Recherche de l’entérotoxine ou du micro-organisme dans les aliments suspects +++, les prélèvements de vomissements ou de selles.
C) Synthèse 0
Non-réalisée à ce jour
- Principes de prévention
Règles d’hygiène dans tous les lieux en contact avec des produits alimentaires
– Lieux d’abattage, de pêche, de récolte
– Transports, respect de la chaîne du froid
– Cuisines : principe de ‘marche en avant’ pour éviter les contacts entre le secteur de préparation des repas et le secteur souillé
Surveillance et contrôles
– Eviction des sujets présentant une infection cutanée, pharyngée ou digestive
– Contrôles systématiques par analyse microbio des aliments servis en restauration collective par l’ARS, la DSV, la DCCRF
- Diagnostiquer une TIAC
> CAT pour un médecin suspectant une TIAC
Prévenir le médecin de l’établissement (si établissement de soins).
Identifier les malades ayant (eu) des signes cliniques.
Etablir pour chaque malade la liste des symptômes, la date et l’heure de leur apparition, la liste des repas des trois derniers jours.
Prélèvement des selles ± des vomissements chez les malades.
Déclaration de la TIAC par téléphone au médecin inspecteur de l’ARS.
> Enquête des médecins inspecteurs de l’ARS
Enquête épidémiologique
– Recensement des cas (taux d’attaque, distribution dans le temps et l’espace), menu détaillé des 3 repas précédent le moment présumé de contamination
– Si petite collectivité (N < 30) : étude de cohorte, RR pour chaque aliment
– Si grande collectivité : enquête cas-témoin, OR pour chaque aliment
Enquête microbiologique : selon les conclusions de l’enquête épidémio
– Prélèvement de la source présumée de contamination ; les établissements de restauration collective doivent garder un ‘repas-témoin’ des aliments servis les 3 jours précédents
– Prélèvements de liquides biologiques chez les sujets atteints : selles, vomissements, sang si fièvre
Enquête sanitaire
– Production, transport, stockage des matières premières
– Préparation, état des locaux, contrôle des personnels
– ± Recherche d’un portage sain de S. aureus ou salmonelle chez le personnel
- Conduite à tenir en cas de TIAC
Dans tous les cas, un rapport détaillé est rédigé au terme de l’enquête, pour informer les professionnels concernés et à des fins de recherche.
> TIAC en établissement de restauration collective
Mesures immédiates
– Consignation des denrées suspectes
– Eviction de la source dès qu’elle est identifiée
– ± Suspension des activités de restauration jusqu’aux conclusions de l’enquête
Mesures préventives au long cours +++
> TIAC liée à un produit commercialisé : retrait du produit
> TIAC en milieu familial : rappel des règles de prévention