Dermato
Fiche réalisée selon le plan MGS
Item ECNi 322
Déf : la toxidermie érythémateuse (ou exanthème maculo-papuleux) est un exanthème d’origine médicamenteuse, faisant donc partie des toxidermies.
Médicaments en cause
– Aminopénicillines
– β-lactamines
– Sulfamides antibactériens
-Antituberculeux
– Anticomitiaux
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Exanthème à 4-14 jours du début du ttt, lésions polymorphes touchant initialement le tronc ou la racine des membres, prurit fréquent ± Fièvre, signes de gravité |
NFS (± éosinophilie) |
A ) Clinique
Anamnèse : début 4-14j après le début du traitement (classique « érythème du 9e jour), atteinte initiale du tronc et de la racine des membres
Lésions dermatologiques : polymorphisme chez un même malade +++
– Macules isolées, avec intervalle de peau saine (éruption morbiliforme)
– Lésions en nappes confluentes (éruption scarlatiniforme)
– Papules / plaques oedémateuses ± avec disposition arciforme
– Purpura pétéchial, majoritairement déclive, en particulier si érythème intense
– Pas d’énanthème habituellement (mais lésions érythémateuses ± squameuses ou fissurées possibles au versant semi-muqueux des lèvres = chéilite)
± Signes associés : prurit fréquent, fièvre modérée ou absente, signes de gravité
B ) Paraclinique
NFS : ± éosinophilie modérée < 1000 / mm³
± Biopsie cutanée (peu spécifique) : nécroses kératinocytaires, infiltrat inflammatoire souvent discret pouvant comporter des éosinophiles
C ) Diagnostic différentiel
Le tableau est celui d’un exanthème, qui peut être d’origine infectieuse notamment chez l’enfant (70-80 % des cas).
Les arguments en faveur d’une origine infectieuse sont : le contage, le syndrome infectieux, la présence d’un énanthème, et le caractère monomorphe de l’exanthème.
L’évolution est généralement favorable en 7-10j après l’arrêt du médicament incriminé. Une fine désquamation est souvent observée en fin d’évolution.
Les signes de gravité doivent systématiquement être recherchés
– Exanthème généralisé, scarlatiniforme, extension très rapide
– Lésions infiltrées, en particulier au visage
– Fièvre élevée
– Poly-adénopathie
– Douleurs cutanées ou muqueuses intenses
– Signe de Nicolsky
– Purpura infiltré ou nécrose, peau grisâtre (souffrance épidermique)
– Atteinte hépatique ou rénale (biologie)
Bilan : bilan hépatique et rénal
PEC
– Hospitalisation en cas de signe de gravité
– Arrêt du médicament incriminé
Une réponse à “Toxidermie érythémateuse”
Un bilan bio est-il systématique devant un tableau bénin en consultation de MG ?!