1) Généralités 1
Déf : zoonose cosmopolite liée à la présence tissulaire de larves d’ascaridiés évoluant naturellement chez le chien ou le chat mais en impasse parasitaire chez l’Homme.
La toxocarose est un syndrome de larva migrans viscérale.
Physiopathologie : les larves immobilisées dans les tissus génèrent un granulome inflammatoire riche en éosinophiles responsables d’une symptomatologie polymorphes en rapport avec leur localisation (atteintes hépatique, oculaire et neurologique grave).
Épidémiologie :
Données épidémiologiques
– Parasitose cosmopolite
– Principale cause d’hyperéosinophilie parasitaire en France
Mode de contamination
– ingestion d’œufs embryonnés souillant des aliments ou les mains
– Chez l’enfant : port à la couche des mains salies par des déjections canines souillant les aires de jeux (bacs à sable)
Parasitologie
Agent pathogène
– deux nématodes cosmopolites sont responsables de la toxocarose humaine
. Toxocara canis (parasite du chien)
. Toxocara cati (parasite du chat)
– parasites proches de l’ascaris humain
. vivent dans l’intestin grêle de l’hôte naturel
. mesurent entre 5-10 cm
Cycle évolutif (chez l’Homme)
– Après la contamination, les œufs éclosent sans l’intestin et les larves entreprennent une migration tissulaire.
– Les larves ne peuvent évoluer au delà du stade larvaire L2.
2) Diagnostic 1
Clinique | Paraclinique |
---|---|
Asymptomatique Tableau polymorphe |
Sérologie |
A ) Clinique
Le degré d’infestation et la localisation des larves influent sur l’intensité du tableau clinique
> Asymptomatique ++
> Tableau polymorphe, signes cliniques isolées ou associés
– Signes les plus fréquents
. asthénie
. amaigrissement
. fièvre ou fébricule
– Autres signes
. digestifs (douleurs abdominales récurrentes, hépatosplénomégalie)
. pulmonaires (dyspnée asthmatiforme ou syndrome de Löffler prolongé)
. cutanés (urticaire)
– Signes exceptionnels
. atteintes cardiaques
. atteintes neurologiques (convulsion, encéphalopathie, myélite transverse)
– Manifestations oculaires (à distance de la contamination)
. granulome du pôle postérieur
. uvéite (unilatéral ++)
B ) Paraclinique
Sérologie
– meilleur argument diagnostic
– Western blot ++
– Interprétation difficile (persistance des anticorps sur plusieurs années et caractère non spécifique des signes cliniques)
Recherche d’anticorps
– dans l’humeur aqueuse par ponction de la chambre antérieure ou dans le liquide cérébrospinal
– seul moyen pour diagnostic positif d’une toxocarose oculaire ou neurologique
Diagnostic direct
– exceptionnel
– visualisation des larves tissulaires
Hémogramme : hyperéosinophilie ++, importante, en plateau, parfois > 20G/L
– diminue lentement en plusieurs années
– peut s’accompagner d’une hypergammaglobulinémie avec des IgE totales et spécifiques.
C ) Diagnostic différentiel
Pas de données relatives au diagnostic différentiel dans le référentiel
3) Evolution 1
Les atteintes neurologiques peuvent être graves.
4) PEC 1
A ) Traitement
– Traitement délicat et difficile à évaluer
– Toxocarose oculaire : corticoïdes ++
– Formes graves ou non améliorées par la mise en place d’une corticothérapie adaptée : Albendazole (Zentel ®)
B ) Prévention
– Mesures individuelles
. vermifugation des chiens, des chats adultes et des chiots jusqu’à 6 mois d’âge
. lavage systématique des mains après les jeux sur le sol et avant le repas
. prévention de la géophagie
– Mesures collectives
. éviction des chiens des parcs publics et des aires de jeux
. suppression ou contrôle des bacs à sable publics