1) Généralités 2
Déf : infection sexuellement transmissible (IST) due à Trichomonas vaginalis (voir classification des parasites).
Physiopathologie : le développement de Trichomonas vaginalis chez la femme est favorisé par le déséquilibre en œstrogène.
Épidémiologie 1
Mode de transmission
– Transmission sexuelle (presque exclusivement)
– La transmission d’une personne à une autre ne se fait qu’en milieu humide
Données épidémiologiques
– 1ère cause d’IST dans le monde (OMS : incidence de l’infection en 2008 = 276,4 millions de nouveaux cas/an) 2
– Incidence devenue faible en France (depuis plusieurs années)
– Fréquence plus élevée chez la femme que chez l’homme
Parasitologie
Trichomonas vaginalis
– protozoaire flagellé, mobile, extracellulaire, anaérobie
– parasite strictement humain
– existe uniquement sous forme végétative
– très sensible à la dessication, meurt rapidement dans le milieu extérieur
2) Diagnostic 2
Clinique | Paraclinique |
---|---|
chez la femme : vaginite chez l’homme : asymptomatique +++ |
Prélèvement vaginale + analyse |
A ) Clinique
Chez la femme
Incubation : 4-28 jours
Signes cliniques
– Affection asymptomatique parfois (15-20% des cas)
– Formes subaiguës +++ (60-70% des cas)
. tableau de vaginite : leucorrhées ± abondantes, jaunes ou vertes (5-40%) ou spumeuses (10-33%) ; signes d’urétrites, prurit (inconfort ++)
. colposcopie : signes de colpite focale framboisée ou en macules « léopard » (1/2 cas)
. pas de cervicite à proprement parler (pas d’atteinte de l’endocol)
– Formes aiguës (< 10% des cas)
. leucorrhées très abondantes, mousseuses et aérées, jaunâtres, blanchâtres ou verdâtres avec odeur de plâtre frais
. prurit intense + dyspareunie, troubles urinaires (cystalgies, brûlures, pollakiurie, etc.)
. cervicite possible
Chez l’homme
– Affection asymptomatique (90% des cas)
– Tableau d’urétrite discrète
. suintement discret avec goutte matinale
. prurit et méatite inconstants
B ) Paraclinique
Recherche de T. vaginalis
– prélèvement
. chez la femme : prélèvement des leucorrhées, ainsi qu’au cul-de-sac postérieur et à l’urètre (colonisé dans presque tous les cas)
. chez l’homme : prélèvement sur une goutte matinale ou à l’urètre antérieur ou sur le 1er jet urinaire
– examen direct à l’état frais (sensibilité = 60-80%)
– culture sur milieu spécifique type Diamond ou Roiron, compter 3-7 jours pour la pousse (méthode de référence).
Immunofluorescence directe (moins sensible que la culture)
PCR (spécificité proche de 100%, plus sensible que la culture)
. prélèvement cervico-vaginal chez la femme
. prélèvement du 1er jet urinaire chez l’homme
C ) Diagnostic différentiel 1
Vaginose bactérienne
Autres IST donnant un tableau de cervico-vaginite.
3) Evolution
Pas de données relatives à l’évolution.
4) PEC 2
A ) Bilan initial 0
bilan |
Recherche des autres causes d’IST – clinique ++ – sérologie VIH, TPHA/VDRL, sérologie hépatite B |
B ) Traitement
– Métronidazole per os : 2g en dose unique
– ou Secnidazole (sachet à 2g) per os : 2g en dose unique
– ou métronidazole 500 mg x 2/jour per os pendant 7 jours
Si échec du traitement
– renouveler une cure de métronidazole 500 mg x 2/j pendant 7 jours puis 2g/j pendant 3-5 jours si nouvel échec
– ou tinidazole 2g/j pendant 2 jours
– répéter la cure en associant un traitement local et per os
– réaliser un test de sensibilité de T. vaginalis au métronidazole
– toujours penser aux possibilités de recontamination par le/la partenaire (doit être retraité)
Cas de la femme enceinte
– traitement uniquement en cas de symptômes
– métronidazole 1 ovule matin et soir pendant 14 jours.
– métronidazole per os 2g en dose unique (si échec du traitement local)
Cas de la femme allaitante : métronidazole per os 2g en dose unique (arrêt de l’allaitement pendant 24 heures)