Infectiologie
Fiche réalisée sans plan prédéfini
Item ECNi 143
Définition : la vaccination est une immunoprophylaxie active (par opposition aux sérothérapies), stimulant la réponse immunitaire adaptative en vue d’éviter la survenue d’une maladie ou d’en atténuer son expression.
1) Classification des vaccins 1A
On distingue les vaccins vivants atténués et les vaccins inertes :
VACCINS VIVANTS ATTENUES | VACCINS INERTES |
---|---|
Protection rapide et prolongée Rappels souvent non-nécessaires Risque de mal. Inf. vaccinale (CI si immunodépression ou grossesse) |
Immunogénicité plus faible, courte durée Rappels ++ Pas de CI |
> Vaccins vivants atténués (= virulence diminuée)
Cible virale : ROR, fièvre jaune, VZV, rotavirus
Cible bactérienne : BCG (vaccin entier)
> Vaccins inertes (= agent inactivés ou composants isolés)
Cible virale
– Entier : grippe, poliomyélite, VHA, encéphalite japonaise et à tique, rage
– Sous-unitaires : VHB, HPV
Cible bactérienne
– Entier : leptospirose
– Anatoxine : diphtérie, tétanos
– Polysaccharides capsulaires non-conjugués : pneumocoque 23-valences, méningocoque AC
– Polysaccharides capsulaires conjugués : pneumocoque 13-valences, méningocoque C et ACYW135, H. influenzae type B
Notes concernant les vaccins inertes :
– Les polysaccharides non-conjugués sont peu immunogènes et ne préviennent que les infections invasives. Les polysaccharides conjugués (= liés à une protéine) sont plus immunogènes et permettent d’éliminer un portage (ex: portage pharyngé du pneumocoque)
– Nécessité quasi-constante d’utiliser des adjuvants pour activer le système immunitaire : dérivés d’aluminium ++, émulsions huile/eau ou encore dérivés de LPS bactérien. Leur innocuité est bien établie.
2) Modalité des vaccinations
- Calendrier vaccinal 2
Les recommandations françaises sont actualisées chaque année par Santé Publique France, le bulletin 2018 dont sont extraits les prochains tableaux est disponible intégralement à cette adresse. Les vaccins DTPCa, HIb, pneumocoque, méningocoque C et ROR sont obligatoires pour tous les enfants depuis le 1er janvier 2018.
Les recommandations spécifiques concernant le rattrapage vaccinal, les vaccinations en milieu professionnel et d’autres cas particuliers ne sont pas développées ici.
- Rattrapage vaccinal : généralités 1A
– Vaccination interrompue chez l’enfant : reprise à partir de la dernière dose pour arriver au nombre total de doses habituel, avec respect des intervalles selon le vaccin
– Vaccination non faite ou incertaine chez l’enfant ou l’adulte : reprise d’un schéma complet (on peut vérifier le dosage d’Ac anti-tétanos pour le statut anti-diphtérique et anti-tétanique)
- Modalité pratique de vaccination 1A
– Acte médical : les infirmiers ne peuvent vacciner que sur ordonnance (sauf rappels grippe) ; les sage-femmes peuvent réaliser des vaccins chez la mère (dTP, coqueluche, VHB, grippe, rubéole) et le nouveau-né (BCG, VHB)
– On peut administrer tous les vaccins de manière simultanée en des sites d’injection différents
– Si différé, délai de 1 mois entre 2 vaccins vivants atténués viraux non-combinés
– Voie IM dans le deltoïde, ou sous-cutanée sauf le BCG (intradermique)
– Surveillance du patient 20 minutes en salle d’attente (détecter réaction anaphylactique)
3) Contre-indications et effets indésirables 1A
Contre-indications définitives
– Vaccins vivants chez les immunodéprimés*
– Fièvre jaune et grippe saisonnière si allergie à l’œuf
* La contre-indication porte sur les infections VIH avec lymphopénie profonde (< 200 / mm3), et les greffes d’organe solide, mais pas les splénectomies. En cas d’allogreffe de moelle, le calendrier vaccinal est repris comme pour un nourrisson.
Contre-indications temporaires
– Infection aiguë grave
– Vaccins vivants pendant la grossesse
– Vaccins vivants après une injection d’Ig récente < 3 mois hors Ig anti-rhésus
Effets indésirables bénins et fréquents
– Vaccins vivants : réplication de la souche produisant une infection à minima (réaction locale du BCG, épisode fébrile différé pour le ROR ou la fièvre jaune…)
– Vaccins inertes et adjuvants : réaction inflammatoire localisée et fièvre, précoce < 48-72h
Effets indésirables graves et exceptionnels
– Réactions anaphylactiques
– Vaccins vivants : maladie infectieuse vaccinale chez l’immunodéprimé (« BCGite », varicelles disséminées…)
– Phénomène dysimmunitaire (sd de guillain-barré, narcolepsie) secondaire à tout évènement inflammatoire. A noter que ce risque est inférieur au risque de développer la maladie suite à l’infection elle-même.
11 réponses à “Vaccination”
L’InVS a maintenant fusionné avec l’Inpes, la nouvelle structure s’appelle Santé Publique France
Pour les voyageurs, voir les reco de l’institut pasteur (vaccination et reco par pays de destination) / cf fiche Pathologies du voyage pour les sources
Remarque pour le rattrapage chez l’enfant lors de l’entrée en maternelle (3 ans)
Un enfant non vacciné contre le pneumocoque doit-il être vacciné ?
Un enfant ayant reçu une seule dose de méningo après 1 ans doit-il recevoir une 2e dose ?
2 principes s’opposent : l’obligation vaccinale, et l’intérêt du vaccin (pas de pneumo après 2 ans et 1 seule dose de méningo si fait après 12 mois).
Sur le site https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F724 , je lis :
« Il n’est pas nécessaire de recommencer tout le programme des vaccinations imposant des injections répétées. Il suffit de reprendre le calendrier au stade où il a été interrompu et de compléter la vaccination en réalisant le nombre d’injections requis en fonction de l’âge. »
J’ai envoyé un message à la HAS pour obtenir un éclaircissement !
D’après la reco HAS sur le rattrapage vaccinal, on ne fait que les doses utiles selon l’âge. Donc un enfant qui fait « tout ses vaccins » avant l’entrée en maternelle recevra in fine moins de doses que ceux qui suivent le calendrier vaccinal.
C’est bien précisé ici : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-12/reco_vaccinale_necessite_des_rappels_vaccinaux_chez_lenfant_exigibilite_des_vaccinations_en_collectiv_2017-12-26_18-37-41_83.pdf (p.15)
Pour la douleur chez l’enfant, voir https://pediadol.org/prevention-de-la-douleur-des-vaccinations/ (bon leurs liens ne sont plus tous à jour…)
Solution possible : allaitement, solution sucrée, distraction
Et concernant l’EMLA plus spécifiquement, une revue de littérature : http://www.bichat-larib.com/publications.documents/5059_THESE_Vs_presidente_22.03.pdf
C’est bien détaillé et complet
Discussion sur l’ interet du vaccin ZOSTAVAX chez l adulte?
La vaccination est possible dès 50 ans, elle est recommandée chez les adultes âgés à partir de 65 ans. Le vaccin est pris en charge de 65 à 74 ans révolus, y compris chez les sujets ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de zona . Une coadministration est possible avec le vaccin pneumococcique 23-valent, le vaccin contre la grippe saisonnière et le vaccin dTP, selon un schéma à une dose. La nécessité d’une dose de rappel n’est actuellement pas connue.
Ce vaccin vivant atténué est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées.
Le vaccin ZOSTAVAX est le premier vaccin qui permet de contrôler la réactivation d ‘un virus déjà présent dans l ‘organisme : il empêche la baisse physiologique de l ‘immunité cellulaire spécifique. (c ‘ est la baisse de celle ci qui permet la réactivation virale dans le métamère) . Le vaccin ZOSTAVAX réduit l ‘incidence des zonas de 50 à 60 % et surtout l ‘intensité des douleurs post zostériennes de 66% . Sources : HCSP en 2013 http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=389
A noter que le vaccin des 6 ans devrait être DTPCa, qui est quelque peu difficile à trouver (InfanrixTetra / TetraVac accellulaire).
Voir notamment ici : https://www.vidal.fr/actualites/20878-vaccins-tetravalents-dtcap-et-dtcap-et-pentavalents-dtcap-hib-tensions-d-approvisionnement.html et les recommandations en cas de pénurie dans le calendrier des vaccinations (qui dit que si non fait à 6 ans, il faut le faire à 11 ans… si dispo !)